L'Azerbaïdjan et l'Arménie se sont rejeté le 18 octobre la responsabilité de la violation d'une nouvelle «trêve humanitaire» entrée en vigueur le jour même à minuit dans le Haut-Karabagh, une semaine après un premier cessez-le-feu conclu mais jamais respecté.
Le ministère azéri de la Défense a affirmé que les forces arméniennes avaient rompu de «manière flagrante le nouvel accord», dénonçant des tirs d'artillerie ennemis. Le porte-parole Anar Eïvazov a précisé que des attaques séparatistes visant quatre localités avaient été repoussées.
Plus tôt dans la journée, la porte-parole du ministère arménien de la Défense, Chouchan Stepanian, avait elle rapporté des tirs d'artillerie et de roquettes azerbaïdjanais au nord et au sud du front, durant les trois heures ayant suivi le début de la trêve. L'armée du Haut-Karabagh a également fait état d'une attaque ennemie le matin dans le sud, déplorant «des pertes et blessés des deux côtés». «Mais les infrastructures civiles et les habitations n'ont pas été visées par des tirs», ont précisé les services de secours séparatistes.
Des combats condamnés par l'ONU et l'Union européenne
Depuis New York, le 18 octobre, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a fermement condamné «toutes les attaques envers des zones peuplées touchées par le conflit». Le secrétaire général de l'ONU a aussi profondément regretté «que les deux côtés aient continuellement ignoré les appels répétés de la communauté internationale à cesser les combats immédiatement».
Un condamnation à laquelle s'est associé le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, qui a déploré la violation de la trêve humanitaire et condamné les «attaques, quelle que soit leur origine». «L'UE déplore que, malheureusement, les violations se poursuivent, des combats ayant été signalés dans le Haut-Karabagh et aux alentours. Cela entraîne davantage de souffrances pour les civils», a déclaré le diplomate dans un communiqué. L'Espagnol a annoncé s'être entretenu le 18 octobre avec les ministres arménien et azéri des Affaires étrangères «pour leur faire comprendre que le cessez-le-feu [devait] être inconditionnel et strictement respecté par les deux parties». «J'ai également souligné que les attaques contre les civils devraient cesser immédiatement. Elles ne peuvent être justifiées», a-t-il insisté.
Avant l'entrée en vigueur de ce dernier cessez-le-feu, Bakou avait affirmé qu'un missile arménien avait fait 13 morts et plus de 40 blessés à Gandja, la deuxième ville d’Azerbaïdjan dans la nuit du 16 au 17 octobre. Cette frappe aurait été suivie par un tir sur la ville stratégique voisine de Mingachevir, selon les autorités azerbaïdjanaises. Des informations démenties dans la foulée par l'Arménie qui assure que ce sont des villes du Haut-Karabagh qui ont été visées par des bombardements.
Malgré un premier cessez-le-feu signé le 10 octobre à Moscou, la situation dans la région reste très instable depuis la reprise des hostilités entre les forces du Haut-Karabagh soutenues par l’Arménie et les soldats azéris le 27 septembre.