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Nouvelles frappes, «tirs de roquettes» : les combats se poursuivent dans le Haut-Karabagh

Les combats continuent dans le Haut-Karabagh ce 4 octobre. La seconde ville d'Azerbaïdjan est «sous le feu» des forces arméniennes, tandis que de nouvelles frappes, suivies d'explosions, ont secoué la principale ville du Haut-Karabagh, Stepanakert.

Les affrontements se poursuivent dans le Haut-Karabagh, en proie à un conflit entre forces arméniennes et azerbaïdjanaises. Le ministère azerbaïdjanais de la Défense a annoncé ce 4 octobre 2020 que la deuxième ville d'Azerbaïdjan, Gandja, située à l'ouest du pays, était «sous le feu» des forces arméniennes.

La principale ville du Haut-Karabagh privée d'électricité

Des nouvelles frappes, suivies d'explosions, ont secoué le même jour la principale ville du Haut-Karabagh, Stepanakert. Les sirènes d'alerte ont retenti vers 9h30 (heure locale) dans la ville, juste avant que les explosions se multiplient. Le ministère des Affaires étrangères de la République auto-proclamée a indiqué qu'il s'agissait de «tirs de roquettes», selon l'agence russe Interfax.

Ces derniers jours, Stepanakert a essuyé de nombreux bombardements de ce type, forçant la population à se réfugier dans les caves et les abris. Depuis la nuit du 3 au 4 octobre, la principale ville du Haut-Karabagh est privée d'électricité.

Selon le ministère local des Affaires étrangères, les forces azerbaïdjanaises avaient «visé le bâtiment du réseau électrique» la veille.   

En centre-ville, les destructions restaient cependant limitées d'après l'AFP, avant que les frappes ne reprennent le 4 octobre au matin.

De son côté, le ministère azerbaïdjanais de la Défense a affirmé que les «forces arméniennes tirent des roquettes sur les villes de Terter et Horadiz, dans la région de Fizouli depuis Khankendi», le nom azerbaïdjanais de Stepanakert.

«L'armée azerbaïdjanaise a pris les mesures de rétorsions adéquates contre l'ennemi», a fait savoir le ministère azerbaïdjanais de la Défense. La Turquie a condamné dans la foulée les attaques des forces arméniennes. «Ces attaques aujourd'hui constituent un nouvel indicateur de la position arménienne qui ne reconnaît pas la loi. Nous condamnons ces attaques», a fait savoir le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.

L'Arménie se dit prête à entamer des discussions sur un cessez-le-feu

A l'initiative de la partie arménienne, le président russe Vladimir Poutine a eu le 2 octobre 2020 une conversation téléphonique avec le Premier ministre de la République d'Arménie, Nikol Pachinian, sur la présence potentielle de combattants djihadistes dans le Haut-Karabagh. Si les deux dirigeants ont exprimé «leur sérieuse préoccupation» à cet égard, le chef de l'Etat russe a une fois de plus insisté sur la nécessité de mettre immédiatement fin aux hostilités et de reprendre les efforts politiques et diplomatiques pour résoudre le conflit, conformément à la déclaration du 1er octobre des coprésidents du groupe de Minsk : la Russie, la France et les Etats-Unis.

De son côté, le ministre arménien des Affaires étrangères Zohrab Mnatsakanyan a déclaré le même jour qu'Erevan était prêt à entamer des discussions sur un cessez-le-feu dans le Haut-Karabagh, selon l'agence de presse russe Tass.

En effet, les présidents Vladimir Poutine, Emmanuel Macron et Donald Trump avaient appelé le 1er octobre dans un communiqué commun à «la cessation immédiate des hostilités» au Haut-Karabagh.

Dirigeants des trois pays du groupe de Minsk sur ce dossier, les trois présidents ont incité «les dirigeants de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan à s'engager sans délai à reprendre les négociations de fond» sous l'égide de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, dont le pays est le principal allié de l'Azerbaïdjan, a affirmé le même jour qu'un cessez-le-feu dans le Haut-Karabagh passait par un retrait des forces arméniennes de cette enclave.

La région du Haut-Karabagh, peuplée majoritairement d'Arméniens, est considérée comme partie intégrante de l'Azerbaïdjan par les Nations unies. L'Arménie reconnaît, elle, l'indépendance de fait du Haut-Karabagh, autoproclamée par les autorités locales au début des années 1990. La région est le théâtre d'affrontements entre Arméniens et Azerbaïdjanais depuis le 27 septembre.