Hospitalisé depuis le 22 août à l'hôpital de la Charité à Berlin, l'opposant russe Alexeï Navalny a publié ce 15 septembre sur Instagram un message indiquant qu'il avait pu se passer de respirateur une journée entière. «Je ne sais encore presque rien faire, mais hier [le 14 septembre] j'ai pu respirer par moi-même toute une journée», est-il écrit sur son compte Instagram, en légende d'une photo où on le voit assis sur son lit d'hôpital en compagnie de son épouse.
«Ça m'a beaucoup plu, c'est un procédé étonnant et sous-estimé par beaucoup. Je le recommande», a-t-il plaisanté, disant par ailleurs à ses abonnés : «Vous me manquez», une semaine après avoir été sorti du coma dans lequel il avait été plongé.
Dans un communiqué mis en ligne la veille, l'hôpital de la Charité de Berlin avait annoncé que l'état de santé de l'opposant continuait «de s'améliorer».
«Le patient a été sevré de la ventilation artificielle. Il est de plus en plus réactif et peut quitter son lit pendant de courtes périodes», est-il expliqué. L'hôpital a précisé que «la décision de rendre publics les détails de l'état de santé d'[Alexeï] Navalny [avait] été prise en consultation avec le patient et son épouse».
Interrogée par l'AFP quant à un retour de l'opposant en Russie une fois rétabli, sa porte-parole a répondu qu'«il n'avait jamais été question d'autre chose». «Je comprends pourquoi on se pose la question, mais je trouve néanmoins étrange qu'on puisse penser qu'il envisage de s'exiler», a-t-elle commenté sur Twitter.
Plusieurs versions médicales s'affrontent sur le cas Navalny
Alexeï Navalny avait été victime d'un malaise le 20 août alors qu'il se rendait de Tomsk à Moscou en avion. Il avait été admis dans un hôpital d'Omsk, plongé dans un coma naturel, placé en réanimation et relié à un respirateur artificiel, avant d'être transféré en Allemagne, l'entourage de l'opposant ne faisant pas confiance à l'établissement hospitalier russe où il était soigné.
Deux versions s'opposent actuellement sur son cas. D'une part, celle des médecins russes qui ont initialement pris en charge l'opposant, selon laquelle «aucun poison ou trace de poison dans le sang ou dans l'urine n'a été trouvé».
D'autre part, la thèse de Berlin, confirmée de manière «indépendante» par des laboratoires français et suédois, qui soutient le contraire, affirmant que des tests toxicologiques réalisés par un laboratoire de l'armée allemande ont apporté des «preuves sans équivoque» de «la présence d'un agent chimique neurotoxique de type "Novitchok"» dans le corps d'Alexeï Navalny.
La Russie ne cesse de réclamer des preuves biologiques qui accréditeraient la thèse de l'empoisonnement.