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Navalny : Macron dénonce une «tentative d'assassinat» et demande à Poutine une «clarification»

Le président français s'est entretenu le 14 septembre avec Vladimir Poutine au sujet de l'opposant Alexeï Navalny. Fustigeant une «tentative d'assassinat», Emmanuel Macron a demandé des explications à son homologue, d'après l'Elysée.

D'après un communiqué de presse diffusé par l'Elysée, et repris par l'AFP, Emmanuel Macron s'est entretenu par téléphone dans la matinée du 14 septembre avec son homologue russe Vladimir Poutine, évoquant le cas de l'opposant russe Alexeï Navalny.

Selon le document, le président français a demandé que «toute la lumière soit faite, sans délai», sur ce qu'il considère être une «tentative d'assassinat» vue comme un «empoisonnement» par le locataire de l'Elysée, accréditant ainsi la thèse défendue par Berlin, alors que les médecins d'Omsk et Moscou, où l'opposant avait été pris en charge après son malaise, avant d'être transféré vers l'Allemagne, n'avaient eux relevé aucune trace d'empoisonnement.

Paris demande une «clarification», Moscou dénonce des «accusations non fondées»

«Une clarification est nécessaire de la part de la Russie dans le cadre d'une enquête crédible et transparente [...] La France partage, sur la base de ses propres analyses, les conclusions de plusieurs de ses partenaires européens sur les faits d'empoisonnement à l'aide d'un agent neurotoxique Novitchok», est-il encore avancé dans le communiqué.

D'après l'agence TASS, Emmanuel Macron a également fait savoir qu'il était solidaire de l'Allemagne en ce qui concerne les mesures à prendre dans le cadre de l'affaire Navalny.

Le Kremlin a lui aussi publié un communiqué de presse le 14 septembre, arguant que la situation d'Alexeï Navalny avait fait «l'objet de discussions approfondies» entre les deux présidents. «Vladimir Poutine a souligné le caractère inapproprié des accusations non fondées contre la Russie», est-il précisé. Le président russe a réitéré son souhait que les données utilisées par les médecins allemands dans leurs analyses soient transmises à la Russie afin de pouvoir «établir un travail conjoint avec les médecins russes».

Toujours le 14 septembre, le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Seibert, a de son côté annoncé que des laboratoires français et suédois auraient confirmé de façon «indépendante» la thèse de l'empoisonnement au Novitchok, défendue par Berlin sur la base de tests toxicologiques réalisés par un laboratoire de l'armée allemande.

Une thèse fermement contestée par Moscou. Interrogé par l'agence de presse TASS le même jour, Alexandre Sabaïev, toxicologue en chef de la région d'Omsk, a réitéré qu'aucune donnée récoltée lors des analyses menées en Russie n'indiquait un empoisonnement de Navalny au moment de son admission à l'hôpital sibérien. «Ni à l’hôpital, ni dans le cadre de l’établissement du diagnostic, ni au cours de l'évolution de la maladie [un empoisonnement] n'a été observé [...] chez le patient», a expliqué le médecin.

L'opposant russe est sorti du coma il y a plusieurs jours selon l'hôpital berlinois de la Charité, qui précise, cité par l'AFP, que des séquelles à long terme «de ce lourd empoisonnement» ne sont «pas à exclure».