«Impardonnable» : Khamenei fustige la republication des caricatures de Mahomet par Charlie Hebdo
- Avec AFP
La réédition de caricatures de Mahomet, le prophète de l'islam, par le journal satirique français Charlie Hebdo est un grand péché impardonnable, a jugé le guide suprême d'Iran, Ali Khamenei.
Pour marquer l'ouverture, le 2 septembre, du procès à Paris des attentats djihadistes contre Charlie Hebdo, des policiers et la supérette Hypercacher ayant fait 17 morts en janvier 2015, l'hebdomadaire satirique a publié une nouvelle fois en une les caricatures de Mahomet. Celles-ci ayant fait de l'hebdomadaire une cible des djihadistes.
Le guide suprême iranien Ali Khamenei a vivement critiqué le geste qu'il a qualifié d'«impardonnable». «Le grand péché impardonnable d'une publication française ayant insulté le visage radieux et saint du grand Prophète révèle une fois de plus l'hostilité et la rancune vicieuse des institutions politiques et culturelles du monde occidental envers l'islam et la communauté musulmane», a écrit l'ayatollah Khamenei dans un communiqué.
The grave & unforgivable sin committed by a French weekly in insulting the luminous & holy personality of Prophet (pbuh) revealed, once more, the hostility & malicious grudge harbored by political & cultural organizations in the west against Islam & the Muslim community.
— Khamenei.ir (@khamenei_ir) September 8, 2020
«Le prétexte de la liberté d'expression invoqué par certains hommes politiques français pour ne pas condamner ce grand crime doit être rejeté comme erroné et démagogique», a-t-il ajouté sans plus de détails. Rappelons que ridiculiser ou insulter Mahomet est passible de la peine de mort en République islamique d'Iran.
Le président français Emmanuel Macron s'était exprimé en défense de la rédaction de Charlie Hebdo. Selon le président «il y a (...) en France une liberté de blasphémer qui est attachée à la liberté de conscience». «Je suis là pour protéger toutes ces libertés», avait-il déclaré.
La plupart des journaux conservateurs et ultra-conservateurs iraniens avaient réagi à ces propos en faisant un rapprochement avec la loi française qualifiant de délit la négation de la Shoah, pour dénoncer une politique de deux poids deux mesures. L'Iran avait condamné, en janvier 2015, l'attentat contre Charlie Hebdo, jugeant toutefois que ces dessins étaient «une insulte» envers les musulmans.
Avant le guide suprême, les affaires étrangères iraniennes avaient condamné comme «une provocation et une insulte» à l'encontre des musulmans du monde entier la nouvelle parution des caricatures.
Pour Ali Khamenei, la décision de les republier «pourrait également être destinée à détourner l'esprit des nations et des gouvernements du Proche et du Moyen-Orient des plans sinistres que les Etats-Unis et le régime sioniste (Israël, ndlr) ont en tête pour cette région».