Lors de sa conférence de presse le 7 septembre, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov a évoqué les derniers développements entourant le transfert de l’opposant russe Alexeï Navalny en Allemagne après des problèmes de santé. Il a réfuté les accusations «d’empoisonnement» portées à l’encontre de la Russie, notamment par le gouvernement allemand, tandis que la diplomatie allemande continue de mettre la pression sur les autorités russes.
«Il faut quand même rester lucide en évaluant la situation. Je répète une fois de plus que pour nous toute tentative d’associer la Russie ou les autorités russes à cet incident sont inacceptables, elles sont intrinsèquement absurdes», a-t-il déclaré face à la presse.
Il a ajouté que les Russes attendaient «avec impatience» de plus amples informations de la part de Berlin. Dmitri Peskov a enfin assuré ne pas avoir reçu les données nécessaires à la Russie, précisant s’attendre à ce que l’Allemagne les fournisse «dans les prochains jours».
Nord Stream 2 menacé ?
De son côté, le porte-parole de la chancelière allemande, Steffen Seibert, s’est également exprimé à ce sujet au cours d’une conférence de presse le 7 septembre.
Il a fait savoir qu’Angela Merkel pourrait envisager des mesures coercitives contre la Russie, y compris contre le projet de gazoduc Nord Stream 2, censé approvisionner l’Allemagne et une partie de l’Europe en gaz russe. «La chancelière considère qu'il serait erroné de l'exclure dès le départ», a-t-il souligné.
Interrogé sur le plateau de la télévision publique ARD la veille, le ministre des Affaires étrangères a, lui, tenu le même discours. «Fixer des ultimatums n'aide personne, mais si dans les prochains jours la partie russe ne contribue pas à clarifier ce qui s'est passé, alors nous allons devoir discuter d'une réponse avec nos partenaires [européens]», a-t-il ajouté le même jour auprès du quotidien Bild, évoquant même un possible gel de Nord Stream 2 selon l’AFP.
Selon Berlin, «les résultats [des analyses d’Alexeï Navanly] confirment sans équivoque la présence d’un agent chimique neurotoxique du groupe "Novitchok".» Des accusations fermement contestées par les autorités russes mais également prises avec des pincettes par d’autres gouvernements comme les Etats-Unis.