Israël entame des démarches pour expulser l'avocat franco-palestinien Salah Hamouri
- Avec AFP
Les autorités israéliennes ont entamé des démarches pour expulser l'avocat franco-palestinien Salah Hamouri, arrêté brièvement au début de l'été «dans le cadre d'une opération policière antiterroriste», selon l'ambassade d'Israël en France.
Salah Hamouri, un militant de la cause palestinienne accusé par Israël – malgré ses dénégations – d'être un membre actif du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), un mouvement jugé terroriste par l'Etat hébreu, avait été arrêté le 30 juin à Jérusalem, puis libéré après une semaine de détention.
D'après l'ambassade d'Israël en France, l'avocat franco-palestinien, qui défend des prisonniers palestiniens, avait été arrêté «dans le cadre d'une opération policière antiterroriste».
Pour être libéré, Salah Hamouri a dû payer une caution, s'engager à ne pas parler pendant trois mois à certaines personnes et se tenir prêt à se rendre «disponible pour d'éventuelles convocations de la justice», avait indiqué en juillet le Quai d'Orsay qui avait suivi le dossier.
Mais, jeudi 3 septembre, le ministre israélien de l'Intérieur Arié Dery, figure de proue du parti ultra-orthodoxe Shass, a informé Salah Hamouri de «son intention [...] de révoquer son statut permanent en Israël», selon les services du ministère.
Né à Jérusalem de mère française et de père palestinien, Salah Hamouri, a déjà été emprisonné entre 2005 et 2011 après avoir été reconnu coupable par un tribunal israélien de projet d'assassinat du rabbin Ovadia Yossef, le dirigeant spirituel et fondateur du parti ultra-orthodoxe Shass, décédé en 2013. Il avait été libéré en décembre 2011 dans le cadre d'un échange de prisonniers et avait toujours clamé son innocence.
Les Palestiniens nés à Jérusalem, ville dont la partie orientale a été annexée par l'Etat hébreu en 1967, n'ont pas la nationalité israélienne, à moins d'en faire la demande, mais un permis de résidence permanent les autorise à vivre et travailler sur le territoire israélien.
Sans ce permis, Salah Hamouri ne pourrait donc plus rester à Jérusalem ou sur le territoire israélien, ce qui conduirait à son expulsion. «Israël n'ayant pas réussi à le contraindre [...] à quitter la Palestine, il entend maintenant l'expulser purement et simplement de sa terre natale», a réagi le 3 septembre dans un communiqué l'ONG France-Palestine qui a demandé aux autorités françaises et européennes d'intervenir.
Après l'arrestation de Salah Hamouri en juin, la France avait demandé des «éclaircissements» sur les raisons de son arrestation et déclaré tout mettre en œuvre pour que sa situation soit «réglée au plus vite».