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La Biélorussie toujours secouée par des mobilisations (VIDEOS)

La crise politique en Biélorussie se poursuit : ces derniers jours, des opposants ont manifesté à Minsk afin d'exiger la démission du président Loukachenko. Des partisans du chef de l'Etat se sont également rassemblés pour faire entendre leur voix.

Les mobilisations anti-Loukachenko se poursuivent en Biélorussie, près de trois semaines après la réélection du chef d'Etat contestée par l'opposition.

Le 27 août, par exemple, des centaines de personnes se sont rassemblées sur la place de l'Indépendance, à Minsk, afin d'exiger la démission d'Alexandre Loukachenko et la libération des manifestants détenus.

La veille, selon l'AFP, un millier de protestataires s'étaient réunis dans la soirée sur la même place de la capitale biélorusse, une vingtaine d'entre eux ayant été interpellés par les forces antiémeutes déployées en nombre.

Les partisans du président souhaitent eux aussi faire entendre leur voix dans ce contexte politique tendu. Le 27 août, par exemple, des pro-Loukachenko se sont réunis à Minsk pour un rassemblement sous le mot d'ordre : «Les femmes pour l'unité et la paix», selon l'agence Ruptly.

Le 28 août, des partisans du chef d'Etat ont organisé dans la capitale un défilé à vélo, qui a démarré devant le bâtiment du Comité olympique biélorusse pour atteindre la salle omnisports Minsk-Arena, devant laquelle un rassemblement pro-Loukachenko était organisé. Viktor Loukachenko, fils aîné d'Alexandre Loukachenko et premier vice-président du Comité national olympique de la République biélorusse, était présent à cet événement. «La division n'est pas habituelle pour la population de la Biélorussie en général. Par conséquent, le but de notre action actuelle est [...] l'unité et la consolidation de la nation», a-t-il déclaré, à propos de la situation politique actuelle en Biélorussie. «Je ne les qualifierais pas de rivaux, peut-être d'adversaires», a-t-il également dit à un journaliste, à propos des opposants.

Situation politique tendue en Biélorussie

L'annonce de la réélection d'Alexandre Loukachenko avec 80% des voix a déclenché dès le 9 août dans toutes les grandes villes du pays des manifestations de contestation des résultats du scrutin. Un mouvement de grève a également débuté dans le pays. La police a réagi en procédant à des milliers d'arrestations dans les soirs qui ont suivi le scrutin. 

Des personnes libérées ont témoigné à l'AFP de privation d'eau ou de nourriture durant leur détention, ou encore de passages à tabac. L'AFP dénombre également trois morts dus à la répression des manifestations.

Le président Loukachenko a rapidement dénoncé les mobilisations anti-gouvernementales en évoquant, notamment, «des appels à téléguider» les protestataires depuis l'étranger. A plusieurs reprises, il a suggéré que les manifestants contestant sa réélection étaient manipulés par des forces extérieures. En outre, les partisans du chef d'Etat réélu ont eux aussi organisé des mobilisations dans le pays.

Le 27 août, une des figures de l'opposition, Maria Kolesnikova, a été convoquée par les enquêteurs biélorusses dans le cadre des poursuites lancées contre le «conseil de coordination», formé par l'opposition afin de promouvoir une transition politique, dont elle est membre. Le même jour, les ambassadeurs à Minsk des Etats membres de l'Union européenne (UE) ont signifié au chef de la diplomatie biélorusse que les poursuites visant l'opposition étaient «inacceptables» et ont appelé le pouvoir à accepter le dialogue.

La Commission électorale centrale de la Biélorussie a rejeté toutes les plaintes au sujet d'une non-validité des résultats de l'élection présidentielle. Néanmoins, le 17 août, le président biélorusse a fait savoir qu'une nouvelle élection présidentielle pourrait se tenir si une nouvelle Constitution était adoptée par référendum.

Des accréditations de journalistes de médias étrangers retirés

Dernier rebondissement en date : les autorités biélorusses ont retiré samedi 29 août l'accréditation de plusieurs journalistes de médias étrangers, dont l'AFP, à la veille d'une nouvelle grande manifestation prévue par l'opposition. Selon le porte-parole de la diplomatie biélorusse, Anatoli Glaz, cette décision a été prise sur la base d'une recommandation de la Commission interministérielle de lutte contre l'extrémisme et le terrorisme.

Il n'a pas précisé combien de journalistes sont concernés par cette mesure, mais des médias étrangers dont la BBC et Radio Liberty ont fait état du retrait de l'accréditation de plusieurs de leurs journalistes.