Libye : le gouvernement d'union nationale et le Parlement de l'est annoncent un cessez-le-feu
Fayez al-Sarraj, chef du GNA libyen en lutte contre les forces du maréchal Khalifa Haftar, a annoncé ce 21 août un cessez-le-feu dans «tous les territoires» du pays. Un communiqué similaire a été simultanément publié par le Parlement de l'est.
Dans deux communiqués distincts, les autorités rivales de Libye ont annoncé un cessez-le-feu sur tout le territoire ce 21 août, ainsi que l'organisation d'élections prochainement – une «entente» saluée par l'Onu.
Le Premier ministre Fayez al-Sarraj, qui dirige le gouvernement d'entente nationale (GNA), basé dans la capitale Tripoli et reconnu par l'ONU, «a ordonné à l'ensemble des forces militaires d'appliquer immédiatement un cessez-le-feu et d'interrompre toutes les opérations de combat sur l'ensemble du territoire libyen». Il a également appelé à la tenue d'«élections présidentielles et parlementaires en mars prochain sur une base constitutionnelle qui bénéficie du consensus de tous les Libyens», selon un communiqué publié sur Facebook.
Même chose pour Aguila Saleh, président du Parlement élu, basé dans l'est du pays, qui a ordonné à toutes les parties d'observer «un cessez-le-feu immédiat et l’arrêt de tous les combats sur tout le territoire libyen» et a annoncé des élections, sans avancer de date. Dans son communiqué, diffusé ce 21 août par la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul), Aguila Saleh ne mentionne pas la démilitarisation de Syrte et Joufra (est et sud-est de Tripoli) comme souhaité par Sarraj, mais propose l'installation d'un nouveau gouvernement à Syrte, ville située sur la ligne de front entre les deux forces rivales.
Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a salué des informations «importantes et positives» après l'annonce par les autorités rivales d'un cessez-le-feu en Libye et l'organisation prochaine d'élections.
Il est désormais «crucial que toutes les parties s'en tiennent à leurs déclarations. Tous les Libyens méritent une solution politique et le retour à la stabilité et à la paix», a-t-il écrit sur Twitter.
Pour sa part, l'ONU, par la voix de la Manul, a accueilli «chaleureusement l'entente» dans les déclarations du Premier ministre al-Sarraj et du président du Parlement, appelant à «la reprise du processus politique».
Depuis six ans, la Libye est coupée en deux, avec dans l'ouest le gouvernement d'entente nationale reconnu par les Nations unies, et dans l'est les forces rassemblées autour du maréchal Khalifa Haftar, soutenues par le Parlement élu en 2014, qui contrôlent la plupart des champs pétrolifères du pays.
Le camp de l'est est notamment soutenu par l'Egypte dont le président Abdel Fattah al-Sissi a rapidement salué ce 21 août l'annonce du cessez-le-feu. «Cette décision est une étape importante sur la voie d’un règlement politique et du rétablissement de la stabilité» dans ce pays, a déclaré le président égyptien sur Twitter.