«Une démocratie de façade» réagit Florian Philippot sur RT en français, après la condamnation de Marine Le Pen

Réagissant ce 31 mars à la condamnation de Marine Le Pen et de cadres du Rassemblement National, Florian Philippot dénonce un système français qui cherche, selon lui, à éliminer les opposants. Il pointe aussi une manœuvre politique visant à faire place à Jordan Bardella.
Le 31 mars, le tribunal de Paris a condamné Marine Le Pen à cinq ans d’inéligibilité et quatre ans de prison dans l’affaire des assistants parlementaires européens. Huit eurodéputés du Rassemblement national ont également été reconnus coupables. Quelques heures après le verdict, Florian Philippot, président des Patriotes, a livré sa réaction dans un entretien accordé à RT en français.
Selon lui, cette décision s’inscrit dans un climat plus large de mise à l’écart des figures politiques non alignées : «En France, la démocratie est de façade. Il y a beaucoup de façons de se débarrasser de candidats ou d’opposants», a-t-il affirmé. Il cite notamment les décisions de justice, les exclusions médiatiques et les obstacles liés aux parrainages nécessaires pour se présenter à l’élection présidentielle.
Un système qui choisit ses opposants
Florian Philippot considère que cette condamnation marque une volonté claire de remodeler l’opposition en France. «Il faut lire intelligemment ce qui s’est passé. En réalité, ça ouvre un boulevard à Jordan Bardella», a-t-il déclaré, évoquant l’actuel président du RN comme le probable candidat du parti pour 2027.
Mais pour Philippot, ce changement de figure n’est pas neutre : «Jordan Bardella est beaucoup plus soumis que Marine Le Pen. Il est beaucoup plus rallié à l’UE, beaucoup plus rallié à l’OTAN sur la guerre en Ukraine». Il rappelle notamment que Bardella avait rencontré le président ukrainien Volodymyr Zelensky à Bruxelles en octobre dernier, et avait partagé une photo souriante de cette rencontre sur ses réseaux sociaux.
Bardella, un profil plus « compatible »
Florian Philippot estime que les concessions faites par Marine Le Pen n’ont pas suffi à la rendre acceptable pour le système politique français. «Marine Le Pen avait déjà mis beaucoup d’eau dans son vin, beaucoup trop. Ce n’est pas suffisant pour le système», affirme-t-il, en ajoutant : «Jouer avec le système, c’est prendre le risque d’être éliminé par lui».
Selon lui, le profil de Jordan Bardella serait perçu comme plus «compatible avec Macron» et les institutions actuelles. Le fond du message transmis par Philippot est clair : le système cherche à imposer des opposants plus dociles, et se débarrasse de ceux qui n’adhèrent pas à sa ligne.
Un verdict lourd en toile de fond
Marine Le Pen a été reconnue coupable de détournement de fonds publics. Le tribunal a considéré que plusieurs assistants rémunérés par le Parlement européen travaillaient en réalité pour le parti. Le préjudice est estimé à 2,9 millions d’euros. Elle a écopé de cinq ans d’inéligibilité l’empêchant d’être candidate à la course à la présidentielle en 2027, quatre ans de prison dont deux ferme, et 100 000 euros d’amende. Elle a annoncé qu’elle ferait appel.