Mali : un chef de la mutinerie affirme que le président Keïta et le Premier ministre ont été arrêtés
- Avec AFP
Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta et son Premier ministre, Boubou Cissé, ont été «arrêtés» ce 18 août en fin d'après-midi à Bamako par des militaires en révolte, a affirmé à l'AFP un des chefs de la mutinerie.
«Nous pouvons vous dire que le président et le Premier ministre sont sous notre contrôle. Nous les avons arrêtés chez lui» [au domicile du chef de l'Etat], a déclaré à l'AFP un militaire se présentant comme un chef de la mutinerie qui se déroule depuis le matin du 18 août dans une garnison en banlieue de Bamako. Il a requis l'anonymat.
«IBK [le président Keïta] et son Premier ministre sont dans un blindé en route pour Kati», le camp militaire de la banlieue de Bamako où la mutinerie a débuté dans la matinée, a affirmé une autre source militaire dans le camp des mutins.
Dans ce contexte tendu et alors que la France a condamné la mutinerie, le président français Emmanuel Macron a expliqué s'être entretenu de la crise qui s'est déclenchée avec le président Ibrahim Boubacar Keïta et ses homologues nigérien Mahamadou Issoufou, ivoirien Alassane Ouattara et sénégalais Macky Sall, et a exprimé «son plein soutien aux efforts de médiation en cours de la CEDEAO», a fait savoir l'Elysée.
Plus tôt, le gouvernement malien a demandé aux militaires de «faire taire les armes», se disant prêt à engager avec eux un «dialogue fraternel afin de lever tous les malentendus», a indiqué dans un communiqué le Premier ministre malien Boubou Cissé. «Les mouvements d'humeur constatés traduisent une certaine frustration qui peut avoir des causes légitimes», a estimé le chef du gouvernement dans ce communiqué, première réaction des autorités maliennes aux troubles qui secouent la capitale depuis le début de la matinée. La France, elle, «condamne avec la plus grande fermeté» la «mutinerie» engagée et «réaffirme avec force son plein attachement à la souveraineté et à la démocratie maliennes», selon une déclaration du ministre des Affaires étrangères.
Le Mali est confronté à une crise socio-politique qui préoccupe la communauté internationale, dont les médiations n'ont jusqu'ici pas abouti. Depuis juin, une coalition hétéroclite – la plus importante depuis le coup d’Etat de 2012 – d’opposants politiques, de guides religieux et de membres de la société civile multiplie les manifestations pour réclamer le départ du président Ibrahim Boubacar Keïta, accusé de mauvaise gestion.