La Biélorussie a affirmé dans un communiqué du ministère de la Défense diffusé le 16 août sur Telegram qu’elle mènerait des exercices militaires du 17 au 20 août dans la région de Grodno, près de la ville d’Astraviets, à la frontière avec la Pologne et la Lituanie, alors que le président Alexandre Loukachenko continue, lui, d'assurer vouloir se prémunir contre la présence de l'OTAN dans la région.
Des régiments de missiles antiaériens se sont déplacés vers les zones désignées pour remplir des missions de lutte anti-aérienne dans le cadre de la protection des frontières biélorusses.
Les exercices se dérouleront conformément au plan d'entraînement des forces armées avec des batteries de lance-roquettes, sur les terrains militaires de «Gojsky» et «Neman» («Niémen»), près d'Astraviets.
Le ministère a ajouté que «des exercices d'entraînement au combat programmés avec tir réel seront pratiqués par des bataillons de chars autonomes de brigades mécanisées. Actuellement, les troupes disposées sur les terrains d'entraînement et les zones de combat complètent leur équipement de génie militaire et sont prêtes à effectuer des missions d'entraînement et de combat».
Tensions avec l’OTAN
Pour justifier ces exercices, le président Alexandre Loukachenko a mentionné les tensions aux frontières biélorusses et les activités de l’OTAN dans les pays voisins.
Dans un discours prononcé à Minsk le 16 août, Alexandre Loukachenko a déclaré : «Tout le monde veut que l'on se mette à genoux […] Regardez par la fenêtre, des chars et des avions sont à 15 minutes de nos frontières et ce n’est pas sans raisons. On entend les chenilles des chars de l’OTAN près de nos portes. Nous constatons le renforcement de la présence militaire sur les frontières occidentales de notre pays. La Lettonie, la Lituanie, la Pologne ainsi que malheureusement notre pays frère l’Ukraine et ses dirigeants nous enjoignent d’organiser une nouvelle élection.»
L’OTAN a écarté les préoccupations de Minsk en affirmant que la présence de plusieurs Etats membres dans la région n’était une «menace pour aucun pays» et était «strictement défensive, proportionnée et établie pour prévenir les conflits et préserver la paix», d'après un message mis en ligne sur Twitter par Oana Lungescu, porte-parole de l'organisation.
Le ministre polonais de la Défense Wojciech Skurkiewicz, repris par l'agence Reuters, a quant à lui fait savoir que la Pologne observait «ce qui se passait en Biélorussie» et à ses frontières. «Nous ne resterons pas passifs.»
De son côté, toujours cité par l'agence britannique, Dainius Gaizauskas, président de la Commission parlementaire lituanienne de la sécurité nationale et de la défense, a semblé plus mesuré : «Nous pensons que [l'exercice] ne constitue pas une menace grave pour notre sécurité nationale et je peux vous assurer que la Lituanie ne réagira en aucune manière.»
Depuis le 9 août, jour de la réélection d'Alexandre Loukachenko avec plus de 80% des suffrages, des vagues de manifestants demandent le recomptage des voix ou l’organisation d'un nouveau vote. La principale rivale du président, Svetlana Tikhanovskaïa, ancienne candidate à l'élection, a quitté le pays pour rejoindre la Lituanie, depuis lequel elle appelle à manifester.