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Quel que soit le résultat des législatives au Venezuela, Washington continuera de soutenir Guaido

Elliott Abrams a estimé que les élections législatives vénézuéliennes prévues en décembre prochain seraient «frauduleuses», annonçant que Washington réitérerait son soutien à Juan Guaido, quelle que soit l'issue du scrutin.

Déterminée à contrer toute tentative d'ingérence électorale sur son territoire, l'administration américaine ne cache en revanche pas son engagement actif dans les processus électoraux de pays tiers.

Comme l'a rapporté l'agence Reuters le 4 août, les Etats-Unis ont en effet annoncé qu'ils maintiendraient leur soutien à l'opposant politique vénézuélien Juan Guaido, quel que soit le résultat des élections législatives du pays qui doivent se tenir le 6 décembre prochain. Le représentant spécial des Etats-Unis au Venezuela, Elliott Abrams, témoignant devant la commission des relations étrangères du Sénat américain, a d'ores et déjà affirmé que le scrutin vénézuélien à venir était «frauduleux».

Cette position intervient deux jours après une déclaration commune signée par 27 organisations vénézuéliennes hostiles à l'actuel président élu du pays, Nicolas Maduro, appelant à un boycott des législatives de décembre. Une initiative pilotée par les Etats-Unis, selon Romain Migus qui s'est exprimé sur le sujet le 3 août à l'antenne de RT France : «Monsieur [Elliott] Abrams et Washington ont donné le top départ d'une campagne médiatique et psychologique visant à discréditer totalement les élections transparentes et démocratiques qui auront lieu le 6 décembre [...] Guaido est la façade pseudo-légale qui va permettre une spoliation des biens du Venezuela», a-t-il notamment déclaré.

Toujours selon Reuters, Elliott Abrams a fait savoir qu'il était en discussion avec quelque 60 pays afin de s'assurer qu'ils emboîtent le pas de Washington en continuant de soutenir – même après le 6 décembre – Juan Guaido, bien que ses actuelles fonctions en tant que président de l'Assemblée nationale vénézuélienne soient particulièrement contestées au Venezuela, même au sein de l'opposition. En janvier 2020, Juan Guaido avait revendiqué sa victoire à l’élection de la présidence de l'Assemblée après un (double) processus électoral pour le moins confus, sur lequel RT France avait réalisé un décryptage.

Guaido susciterait des avis mitigés à Washington

Fait notable, le Venezuela continue de subir plusieurs politiques de sanction décrétées par Washington. A titre d'exemple récent, Mike Pompeo avait annoncé au mois de juin des sanctions contre les capitaines de navires iraniens qui avaient livré le Venezuela en carburants et produits pétroliers fin mai. 

Les récents propos d'Elliott Abrams au sujet de Juan Guaido interviennent d'ailleurs quelques semaines après la divulgation d'informations selon lesquelles le président américain Donald Trump ne ferait preuve que d'un enthousiasme pour le moins modéré concernant ce personnage politique vénézuélien, qui bénéficie de l'appui continu de l'administration américaine.

La reconnaissance de la légitimité de Juan Guaido par Washington n'a pas «eu une grande signification, d'une façon ou d'une autre», avait en effet confié le 21 juin Donald Trump au site d'information américain Axios, corroborant ainsi les révélations divulguées dans le livre de l'ex-conseiller à la sécurité nationale des Etats-Unis John Bolton, paru le même mois, selon lesquelles Donald Trump n’aurait jamais apprécié Juan Guaido, «un homme faible à la différence de Maduro».