Chili : face à la contestation, Sebastian Piñera promulgue la réforme de l'épargne-retraite
- Avec AFP
Approuvée par le Parlement chilien, la réforme de l'épargne-retraite a été promulguée par Sebastian Piñera, celui-ci se refusant à user de son droit de veto. Le texte était au cœur des revendications du mouvement social débuté en octobre dernier.
Le président Sebastian Piñera a promulgué le 24 juillet une réforme historique qui permet aux Chiliens le retrait anticipé de 10% de leurs fonds de retraite privés pour faire face à la crise économique entraînée par la pandémie de Covid-19.
Le texte, promu par l'opposition au gouvernement de droite du président Piñera, avait été largement approuvé la veille par le Parlement.
L'initiative aurait pu être bloquée par un veto présidentiel, mais le palais de la Moneda avait rapidement annoncé que Sebastian Piñera allait promulguer cette réforme très populaire dès le 24 juillet, invoquant «la difficile situation économique et sociale».
Une mesure au cœur des revendications sociales
Le premier vote des députés sur ce projet de loi avait été salué par un concert de klaxons et de casseroles dans tout le Chili. Cette mesure représente la première transformation majeure de ce système de retraite privé mis en place par la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990).
Plus de 10 millions de Chiliens pourront ainsi retirer jusqu'à 4,3 millions de pesos (4 700 euros) de leurs fonds de pension.
Le mécanisme était pionnier dans la mise en place d'une capitalisation de retraite individuelle et constitue l'un des moteurs du système économique chilien.
La réforme de ce régime, qui oblige les travailleurs à verser 10% de leur salaire sur un compte d'épargne retraite individuel, était au cœur des revendications du mouvement de contestation sociale qui a débuté en octobre 2019.
Ce système a en effet plongé de nombreux Chiliens dans la pauvreté, les condamnant à des retraites inférieures au salaire minimum (301 000 pesos, 375 euros). De précédentes tentatives de réforme s'étaient heurtées à l'opposition de la droite et du patronat.