Après la pollution grave en Arctique, Moscou demande un dédommagement record de 1,8 milliard d'euros
- Avec AFP
L'agence russe de surveillance de l'environnement réclame un dédommagement de 147,8 milliards de roubles (soit environ 1,8 milliard d'euros) au géant minier Norilsk Nickel. Celui-ci est impliqué dans une grave pollution aux hydrocarbures en Arctique.
Dans un communiqué, l'agence fédérale Rosprirodnadzor, chargée de la protection de la nature, a déclaré avoir envoyé à une filiale de Norilsk Nickel une demande de «compensation volontaire» équivalente au tiers des profits nets du groupe en 2019.
«Les dommages causés à l'eau de l'Arctique, à la suite de l'accident près de Norilsk dans le Grand Nord russe, sont sans précédent», a déclaré Dmitry Kobylkin, chef du ministère des Ressources naturelles et de l'Environnement. Selon lui, le montant estimé du dédommagement est tout à fait cohérent.
Après l'annonce de Rosprirodnadzor, l'action de Norilsk Nickel avait chuté de près de 5,5% à la Bourse de Moscou. L'entreprise, contrôlée par l'homme le plus riche de Russie, Vladimir Potanine, est la première productrice de palladium et de nickel au monde.
La gravité de la situation a incité les législateurs russes à développer un cadre légal pour faire face à ce type d'urgences écologiques plus efficacement. C'est ainsi que les députés de la Douma d'Etat, lors d'une réunion plénière le 7 juillet, ont adopté dans la deuxième et la troisième lecture un projet de loi. Celui-ci obligerait les entreprises engagées dans la production pétrolière à disposer d'un mécanisme de soutien financier et d'un plan d’action pour faire face aux situations d'urgence.
Par ailleurs, l'initiative supposerait un certain nombre de travaux de remise en état et de restauration.
Fin mai, 21 tonnes de carburant se sont déversées dans plusieurs cours d'eau après l'affaissement d'un réservoir d'une centrale thermique appartenant à la société NTEK, une entité de Norilsk Nickel. Cette catastrophe écologique a suscité une immense marée rouge, visible depuis l'espace, près de la ville arctique de Norilsk. Elle a nécessité la mise en place de barrages flottants, et d'opérations de pompage pour éviter que le carburant n'atteigne des espaces naturels protégés.