Belgique : une plainte contre la police pour des intimidations de journalistes en manifestation
L’Association belge des journalistes professionnels va porter plainte contre la police pour des intimidations de journalistes lors d'une manifestation en soutien à Black Lives Matter à Bruxelles. Une scène, filmée, avait notamment choqué.
Une organisation professionnelle de journalistes belges a annoncé qu'elle allait porter plainte contre la police pour au moins quatre faits d'intimidation et d'abus de pouvoir de la part de policiers lors d'une manifestation ayant eu lieu à Bruxelles le 7 juin dans la foulée du mouvement américain ayant suivi la mort de George Floyd. L'AJP va saisir le Comité P, l'organe de contrôle des forces de l'ordre du royaume.
L'objectif de la procédure, a déclaré la secrétaire générale de l’AJP Martine Simonis à l'agence Belga, «est que la police laisse travailler les journalistes sur le terrain» et de «rétablir le dialogue avec les autorités policières».
Parmi les abus dénoncés, ceux commis sur un journaliste qui s'est vu confisquer carte de presse et papiers d’identité. Ce dernier a publié sur les réseaux sociaux une vidéo le montrant se faire appréhender par un policier particulièrement agressif.
Un policier m'a menacé car je filmais l'arrestation d'un manifestant #BLM. Filmer est un droit. Papiers d'identité et carte de presse confisqués quelques minutes, du genre "je sais sui tu es maintenant". Intolérable @ajpjournalistes#Belgium#Policepic.twitter.com/mUPdcQ8Woi
— Jeremy Audouard (@Jeremyaudouard) June 7, 2020
Organisée sous le mot d'ordre «Black Lives Matter» (les vies des Noirs comptent), la manifestation bruxelloise du 7 juin a rassemblé 10 000 personnes selon la police. Des heurts et dégradations ont par ailleurs eu lieu à cette occasion, rapporte la presse belge.
La secrétaire générale de l’AJP, qui a rappelé que filmer l'action des forces de l'ordre est légal en Belgique, a invité d'éventuels autres journalistes victimes d'abus à se joindre à la procédure. Elle a par ailleurs estimé auprès de Belga que dénoncer des violences policières «prime sur le droit à la vie privée».