Un journaliste russe libéré après 10 jours de prison pour manifestation pendant le confinement
- Avec AFP

Le journaliste russe et député municipal d'opposition Ilia Azar a retrouvé la liberté après avoir passé 10 jours en prison, en raison d'une manifestation en solitaire à Moscou durant le confinement. Sa détention avait provoqué des protestations.
«Merci à tous pour votre soutien, mais le principal c'est de soutenir notre droit à manifester pacifiquement», a déclaré sur sa page Facebook Ilia Azar, journaliste au journal d'opposition à Novaïa Gazeta. «Malheureusement, les choses ont encore empiré en ce qui concerne ce droit», a-t-il ajouté.
Ilia Azar, 35 ans, avait été arrêté en mai pour avoir manifesté en solitaire en soutien à un ancien policier, Vladimir Vorontsov, connu pour son travail sur les violations de la loi par des membres des forces de l'ordre, mais poursuivi pour des accusations qu'il affirme montées de toutes pièces.
Les manifestations en solitaire sont une forme de protestation courante en Russie, car elles ne nécessitent pas d'autorisation préalable et ne sont dès lors d'ordinaire pas réprimées. La police a toutefois considéré, dans le cas d'Ilia Azar, qu'il avait violé l'interdiction d'organiser des manifestations durant le confinement en vigueur à Moscou pour lutter contre la pandémie de Covid-19.
Indignation
Sa condamnation par un tribunal à 15 jours de prison, peine par la suite réduite à 10 jours, avait provoqué des manifestations de protestation de ses collègues et soutiens, dont plusieurs dizaines avaient été brièvement arrêtés pour manifestation non-autorisée en période de confinement. Sa condamnation a notamment été dénoncée par l'ONG Amnesty international et l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
L'été dernier, Ilia Azar avait participé à Moscou à l'organisation d'une série de rassemblements antigouvernementaux visant à réclamer des élections «équitables», auxquels avaient participé plusieurs dizaines de milliers de personnes.