La Russie continuera à prescrire l'hydroxychloroquine contre le coronavirus
Le ministère russe de la Santé a annoncé qu'il n'interdirait pas l'hydroxychloroquine, considérée par certains comme potentiellement dangereuse. Le médicament a été suspendu pour le traitement du Covid-19 en France, en Italie et en Belgique.
Ce 28 mai, le ministère russe de la Santé a déclaré sur son site internet que l’efficacité et la sécurité de l'usage de l’hydroxychloroquine dans le cadre du traitement du coronavirus étaient constamment surveillées, mais qu'il ne prenait aucune mesure pour proscrire ce médicament. Cette décision contraste fortement avec les mesures prises par certains pays européens qui en ont complètement arrêté la prescription pour traiter les patients atteints du coronavirus.
«Plusieurs médicaments sont utilisés pour traiter les patients atteints de Covid-19», rappelle le communiqué du ministère. «Parmi ces médicaments se trouve l'hydroxychloroquine, qui, en raison de son effet anti-inflammatoire et son effet sur le système immunitaire, est utilisée depuis des décennies pour traiter le paludisme, la polyarthrite rhumatoïde et le lupus érythémateux disséminé.»
Selon le ministère russe de la Santé, les recommandations d'utilisation de ce médicament controversé proviennent de diverses études étrangères confirmant son efficacité, d'autant plus qu'il a été inclus dans plusieurs directives cliniques nationales et internationales, y compris en Russie. Dans l'état actuel des choses, les médecins russes sont autorisés à prescrire l'hydroxychloroquine aux patients qui donnent leur consentement éclairé en tenant compte des effets secondaires potentiels et des facteurs de risque.
Le ministère explique également que, selon les résultats obtenus par la surveillance de l'innocuité des médicaments à base d'hydroxychloroquine pendant la pandémie de Covid-19 en Russie, il n'y a eu aucun décès lié à l'usage de ce médicament.
Un traitement à base d'hydroxychloroquine a été fortement soutenu par le professeur marseillais Didier Raoult. Le 19 mars le président américain Donald Trump avait déclaré qu'il prenait le médicament à titre «préventif». Le 25 mai, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a suspendu «temporairement» les essais cliniques qu'elle menait dans plusieurs pays sur l'hydroxychloroquine, par mesure de précaution.
L’OMS a pris sa décision de mettre un terme à ces tests après la publication d'une étude dans la prestigieuse revue médicale britannique The Lancet qui insiste sur l'inefficacité voire la nocivité du médicament. Suite à la décision de l'OMS, plusieurs pays, dont la France, l'Italie et la Belgique, ont décidé de suspendre la prescription de l'hydroxychloroquine dans le cadre du traitement de la Covid-19. D'autres pays, comme l'Espagne, l'Algérie ou la Russie ne renonceront pas au médicament.