Face à un rebond possible du Covid-19, Wuhan s'apprête à tester ses 11 millions d'habitants
Alors qu’aucun décès du Covid-19 n'a récemment été signalé sur son territoire, la ville de Wuhan s'apprête tout de même à tester l'intégralité de la population depuis que quelques nouveaux cas ont été signalés dans la ville.
«Testez, testez, testez» : la formule de l'OMS, préconisée dans le cadre de la lutte contre la pandémie de coronavirus, semble avoir été prise au pied de la lettre en Chine. Les autorités de Wuhan, qui redoutent une reprise de l'épidémie de Covid-19 dans la ville, s'apprêtent à lancer une opération massive de tests. Chaque quartier de la ville doit planifier cette campagne pour que l'intégralité de la population ait été testée dans les 10 jours, d'après des instructions données par les autorités sanitaires de la ville dans un document cité par Bloomberg.
«De mémoire au mois d'avril» : #SibethNdiaye se trompe sur la date d'une recommandation de l'#OMS
— RT France (@RTenfrancais) May 12, 2020
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Plusieurs cas ont été signalés dans le pays depuis le 10 mai, dont six à Wuhan, d'où est partie la pandémie, alors que le compteur y était à zéro depuis début avril. Il s'agit de personnes âgées asymptomatiques habitant la même résidence. Les 11 et 12 mai cependant, seuls des cas importés ont été signalés, mais la prudence des autorités chinoises reste de mise, alors que la ville de Shulan (nord-est), qui compte 700 000 habitants, a été mise en quarantaine.
La Chine a beaucoup souffert économiquement des confinements et de la réduction des échanges internationaux et son économie connaît sa pire déconfiture depuis 1992. Elle est de plus dans le collimateur de l'administration Trump, qui la soupçonne de plus en plus ouvertement d'avoir laissé le coronavirus se répandre dans l'environnement depuis un laboratoire de Wuhan. Une accusation pour laquelle aucune preuve n'a été apportée par l'administration américaine, et que Pékin dément fermement.
«[Le virus] est quelque chose qui aurait pu être contenu à l'endroit d'origine et je pense que ça aurait pu être jugulé très facilement», a notamment déclaré Donald Trump le 1er mai, étrillant au passage l'OMS, accusée par Washington d'être «comme une agence de relations publiques de la Chine» pour avoir soutenu la thèse d'un virus issu d'une zoonose naturelle. Le président américain a par ailleurs évoqué des mesures de rétorsions, par le biais de «taxes douanières», même si, dans le même temps, son secrétaire d'Etat Mike Pompeo, a reconnu que les Etats-Unis ne connaissaient pas avec «certitude» l'origine du virus.
La France a de son côté déclaré qu'il n'existait «aucun élément factuel» permettant d'affirmer que le nouveau coronavirus soit issu du «laboratoire P4 de Wuhan en Chine».
L'épidémie de Covid-19 a fait 4 633 morts en Chine à ce jour.