Selon le président vénézuélien, les rares et fragiles communications entre le Venezuela et les Etats-Unis – dont les relations diplomatiques sont officiellement rompues depuis 2019 – «ont été interrompues» après le récent épisode d'incursion maritime avortée et l'arrestation de deux anciens soldats américains sur la côte caribéenne.
Les «liens de communication [...] ont été coupés. WhatsApp ne répond pas, les téléphones ne répondent pas. Ils sont muets», a ainsi déclaré Nicolas Maduro dans une interview accordée à la chaîne Telesur. «Nous avons utilisé trois voies différentes que nous avons, avec trois fonctionnaires différents du gouvernement Donald Trump, nous avons envoyé des messages. Silence total.», a-t-il ajouté. Nicolas Maduro assure pourtant qu'«il y a toujours eu un dialogue ou plutôt des liens de communications, mais après le 3 mai, ils ont été coupés»
Nicolas Maduro avait auparavant affirmé être certain que Donald Trump avait «dirigé directement» cette «invasion» ratée le 3 mai sur la côte caribéenne, qui, selon lui, a tout d'une «Baie des Cochons» vénézuélienne, en référence à la tentative manquée de débarquement d'exilés cubains soutenus et armés par les Etats-Unis le 17 avril 1961 à Cuba.
Les deux vétérans américains Luke Denman, 34 ans, et Airan Berry, 41 ans, ont été arrêtés le lendemain, «ont été inculpés et ont avoué» avoir organisé cette tentative d'«invasion déjouée» la veille, selon Nicolas Maduro qui s'exprimait lors d'une conférence de presse et assurait que les deux hommes étaient «bien traités» et qu'ils feraient «l'objet de poursuites lancées par le parquet général de la République». Washington a assuré tout faire pour rapatrier les deux Américains, anciens membres des forces spéciales américaines, tout en niant une quelconque implication dans la tentative d'incursion à laquelle ses citoyens ont participé. L'administration Trump tente d'évincer Nicolas Maduro qu'elle qualifie de «dictateur» et auquel elle nie toute légitimité, estimant, comme l'ont fait après elle une soixantaine de pays, que l'opposant Juan Guaido était le président par intérim du Venezuela. Isolé au sein même de l'opposition vénézuélienne, ce dernier ne cesse d'appeler à accentuer les pressions internationales sur le gouvernement de son pays.
Washington resserre de plus en plus fort la vis des sanctions économiques sur Caracas et la justice américaine a inculpé l'héritier politique de Hugo Chavez (1999-2013) pour «narco-terrorisme» en mars, promettant 15 millions de dollars à qui aiderait à le capturer. Nicolas Maduro, au pouvoir depuis 2013 et réélu en 2018, jouit du soutien de Cuba, de la Chine et de la Russie.