«Immorales et inhumaines» : Moscou dénonce les sanctions américaines dans un contexte de pandémie
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a qualifié les sanctions unilatérales américaines d'«immorales et inhumaines», les accusant d'entraver les efforts mondiaux de lutte contre la pandémie de coronavirus.
Le 14 avril, lors d'une visioconférence avec des journalistes russes et étrangers, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'est exprimé au sujet des sanctions visant à empêcher différents pays de recevoir une aide médicale destinée à lutter contre le coronavirus. Evoquant les efforts américains destinés à bloquer les livraisons d'aide chinoise à Cuba, le chef de la diplomatie a dénoncé une telle pratique.
«Les sanctions unilatérales sont illégitimes en elles-mêmes, et les sanctions qui empêchent de contrer la pandémie dans la situation actuelle, et qui ont été adoptées en contournant le Conseil de sécurité de l'ONU, sont absolument immorales et inhumaines. Il est important que le caractère inacceptable des sanctions unilatérales, en particulier des sanctions qui portent atteinte aux intérêts humanitaires des simples citoyens, soit entériné sous la forme d'un accord international», a déclaré Lavrov.
Il a cité l'exemple de l'aide adressée par l'entrepreneur chinois Jack Ma aux pays d'Amérique latine: «Cette aide a été livrée, mais ce qui était destiné à Cuba a été bloqué par la partie américaine». Par ailleurs, le chef de la diplomatie russe a fustigé les efforts de Washington visant à «discréditer» les médecins cubains qui travaillent dans près de 60 pays du monde, y compris en Italie, pour aider à combattre la pandémie. Selon le ministre, le peuple cubain a été un exemple pour le reste du monde pendant la crise, et mérite le respect.
Sergueï Lavrov a également rappelé que le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, avait appelé à la levée de toutes les restrictions économiques susceptibles d'interférer avec la lutte mondiale contre le coronavirus. «Depuis un certain nombre d'années, et bien avant que la situation actuelle ne se produise, la Russie, avec quelques autres pays, défend le concept de limite humanitaire aux sanctions», a poursuivi le diplomate.
À cet égard, le ministre a attiré l'attention sur les conséquences des sanctions au Venezuela, en Iran, à Cuba, en Corée du Nord, en Syrie et dans d'autres pays : «Cela porte un préjudice direct à la situation des populations, a-t-il souligné. Par conséquent, le sujet des sanctions illégitimes, l'aspect inadmissible de la violation des critères humanitaires ne va pas disparaître, il sera encore plus d'actualité lorsque nous sortirons de cette situation de crise.»
Le 26 mars, dans le cadre du sommet des pays du G20 organisé en visioconférence, le président russe Vladimir Poutine a proposé un moratoire sur les sanctions économiques frappant plusieurs pays en raison de la crise économique provoquée par la propagation du coronavirus. «Après tout, c'est une question de vie ou de mort des gens, une question purement humanitaire», a-t-il déclaré.