Pour aider l'Afrique face au coronavirus, Macron veut «annuler massivement» sa dette
Lors de sa troisième intervention télévisée depuis le début de la pandémie de Covid-19, le président de la République a appelé à «aider» le continent africain en suggérant d'«annuler massivement» sa dette.
Dans son intervention du 13 avril, Emmanuel Macron a consacré une large part de son discours aux conséquences de la pandémie de coronavirus qui paralyse la France. Il y a entre autres appelé à faire un geste en direction du continent africain, qui pourrait être lourdement frappé par l'épidémie et ses conséquences.
Alors que le président français mentionnait la refondation de l'Europe dans une période où l'institution est mise à mal, il a déclaré que l'Europe devait «aussi savoir aider [ses] voisins d'Afrique à lutter contre le virus plus efficacement, les aider aussi sur le plan économique en annulant massivement leur dette».
Un message que l'on a pu entendre la veille, de la bouche du pape François. Le souverain pontife avait en effet, lors de son allocution de Pâques, invité les nations les plus riches à annuler la dette des pays les plus pauvres.
Le président de la République du Sénégal, Macky Sall, avait profité des vœux du Pape pour rappeler combien la dette africaine pesait sur le développement d'un continent qui connaît pourtant une croissance d'au moins 3%.
Mon appel pour l’annulation de la dette publique africaine suscite encore un écho favorable. Je salue l’appel du Pape François @Pontifex_fr qui, dans sa bénédiction pascale, invite à une réduction ou annulation de la dette qui pèse sur les budgets des pays les plus pauvres.
— Macky Sall (@Macky_Sall) April 12, 2020
Dans plusieurs pays africains, des ONG de défense des droits humains s’inquiètent de la tournure que pourrait prendre la crise du Covid-19 tant sur le plan sanitaire que politique. Début avril, le bureau de l'Union africaine (UA) s'est déclaré préoccupé par d'éventuelles pénuries de médicaments et de vaccins suite à la fermeture d'usines et avait émis des craintes concernant l'approvisionnement des pays en vue de leur propre consommation.