La France renonce finalement à envoyer des malades sérieux du Covid-19 en République tchèque
Après avoir accepté dans un premier temps d'envoyer six malades en état grave du Covid-19 en République tchèque pour y être soignés, la France a finalement estimé que l'amélioration de sa situation sanitaire permettait une «autre solution».
Après que le Premier ministre tchèque Andrej Babis a annoncé le 5 avril à la télévision publique que six patients français atteints par le Covid-19 seraient traités «dans les jours à venir» dans le sud-est du pays, à l'hôpital de Brno, la France a finalement renoncé à cette option.
Edouard Philippe «a exprimé ses remerciements, mais a dit que la situation en France s'est améliorée et qu'ils n'allaient pas profiter de notre offre», a expliqué Andrej Babis, cité par l'agence CTK le 6 avril après un entretien téléphonique avec son homologue.
«Ils sont reconnaissants pour notre solidarité, mais ont opté pour une autre solution», a ajouté le Premier ministre tchèque.
«Encore mille fois merci au Premier ministre tchèque [...] le Premier ministre [Edouard Philippe] a informé [Andrej Babis] que les six patients pouvaient être traités sur place et ne seraient pas transférés», a tweeté l'ambassade de France sur place.
Encore mille fois merci au Premier ministre tchèque @AndrejBabis et à @FNBrno. La situation dans l’est de la France s’améliore, le Premier ministre @EPhilippePM a informé @AndrejBabis que les six patients pouvaient être traités sur place et ne seraient pas transférés. 🇪🇺🇨🇿🇫🇷
— La France à Prague (@France_CZ) April 6, 2020
Prague n'a pour l'heure pas prévu d'offrir ses capacités d'accueil de malades à un autre pays, selon le Premier ministre tchèque, qui a simplement déclaré : «Nous verrons.» Il avait précédemment offert 14 lits d'hôpitaux à la France en signe de solidarité.
La France nous a demandé de l'aide, nous avons répondu à l'appel
«La France nous a demandé de l'aide, nous avons répondu à l'appel [...] Nous avons offert à la France 14 lits parce que nous avons une capacité suffisante. Si nos collègues en France ont des problèmes considérables, nous devons les aider», avait déclaré Andrej Babis.
Jusqu'au 5 avril, la France avait enregistré 7 560 décès dus au coronavirus, tandis que 28 143 personnes étaient soignées dans des hôpitaux.
La République tchèque a de son côté recensé 4 543 cas confirmés de contamination, dont 67 décès, selon un bilan du 5 avril cité par l'AFP. Le président du gouvernement tchèque a souligné que son pays «faisait preuve de solidarité au sein de l'UE» après avoir envoyé du matériel médical en Italie, en Slovénie et en Espagne.
Pour lutter contre la propagation du coronavirus, la République tchèque a néanmoins fermé ses frontières le mois dernier, ainsi que la plupart des magasins, tous les pubs, cinémas, théâtres et musées.
A la mi-mars, un épisode plus sombre avait par ailleurs été source de tensions entre Prague et Rome. La République tchèque avait ainsi été accusée d'avoir détourné des centaines de milliers de masques et des milliers de respirateurs envoyés par la Chine à l'Italie.
Le 20 mars, le ministre de l'Intérieur tchèque, Jan Hamacek, avait alors déclaré que les agents des douanes de Lovosice, ville située dans le nord du pays, avaient saisi des centaines de milliers de masques, affirmant que «malheureusement, une petite partie d'entre eux était un cadeau chinois à l'Italie». «Nous communiquons avec les deux pays et nous assurons que l'Italie ne perdra rien», avait-il poursuivi.