Italie : la Ligue de Matteo Salvini perd les élections régionales en Emilie-Romagne
La Ligue de Matteo Salvini a perdu, d'environ 7%, les élections régionales en Emilie-Romagne : c'était le premier test pour l'ancien ministre de l'Intérieur depuis sa démission en août 2019. En Calabre, la coalition de centre-droite l'a emporté.
En Emilie-Romagne, la coalition de centre-gauche l'a emporté sur la candidate de la Ligue de Matteo Salvini. Le président sortant de la région Stefano Bonaccini (Parti démocrate, centre gauche) devançait nettement, avec un score autour de 50% des voix, son adversaire Lucia Borgonzoni (Ligue) aux environs de 43%, selon des projections réalisées à partir du dépouillement des bulletins de vote effectué le 27 janvier à 2h, et citées par l'AFP.
Cette élection a été marquée par une très forte participation de 67,67% contre 37% lors des précédentes régionales de 2014.
En Calabre, la coalition de centre-droite menée par Jole Santelli l'a emporté largement.
«Dès aujourd'hui, vous m'aurez face à vous plus en colère et déterminé qu'avant, j'irai de ville en ville et nous regagnerons ce pays», jurait Matteo Salvini en septembre 2019 à l'encontre de la coalition gouvernementale entre le Parti démocrate (PD) et le Movimento 5 Stelle (M5S). L'ancien ministre de l'Intérieur avait été bouté dans le camp de l'opposition après avoir échoué en août 2019 dans sa tentative de déclencher des élections générales anticipées qu'il croyait pouvoir obtenir en faisant éclater la précédente coalition entre son parti et le M5S.
Il Capitano avait depuis réussi à rassembler autour de lui les principales forces de la droite italienne, multipliant les soutiens électoraux. Il s'est notamment affiché plusieurs fois lors de meetings politiques au côté de l’ancien dirigeant italien Silvio Berlusconi, chef du parti de centre droit Forza Italia, et de Giorgia Meloni, dirigeante du parti nationaliste Fratelli d'Italia.
In diretta da Ravenna, con Matteo Salvini, Silvio Berlusconi, Giorgia Meloni, Giovanni Toti e i rappresentanti delle liste civiche, tanti amici, un Popolo meraviglioso, pronto a liberare dal PD l'Emilia-Romagna!
— Matteo Salvini (@matteosalvinimi) January 24, 2020
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L'alliance des droites italiennes a ainsi remporté une victoire écrasante en octobre 2019 en Ombrie, région pourtant à gauche depuis un demi-siècle. La candidate de la Ligue – soutenue par Fratelli d'Italia et Forza Italia – y a devancé de plus 20 points son adversaire soutenu par une alliance (inédite au niveau local) entre le PD et M5S.
La Ligue toujours en tête des sondages au niveau national
A gauche, les relations entre les deux partis au pouvoir se sont délitées, le M5S refusant notamment une candidature commune en Emilie-Romagne avec son allié du PD. Le parti populiste de gauche – pourtant sorti grand vainqueur des élections générales de 2018 avec 32,7% des suffrages – ne cesse de s'effondrer dans les intentions de votes, passant notamment à 17% des voix lors des élections européennes de 2019.
Le 22 janvier, quatre jours avant le scrutin en Emilie-Romagne, le chef du M5S et ministre des Affaires étrangères Luigi Di Maio, 33 ans, avait démissionné de la tête du M5S sur fond de critiques émanant de son parti.
«Je pense qu'aujourd'hui déjà les investisseurs l'ont compris, il s'agit d'une alternance au sein d'un parti, qui ne modifie pas le soutien au gouvernement», avait temporisé le chef du gouvernement Giuseppe Conte. Sur la question des élections en Emilie-Romagne, celui-ci avait affirmé qu'une victoire de la Ligue n'engendrerait pas de crise gouvernementale.
Quoi qu'il en soit, Matteo Salvini a prévenu avant le résultat des élections qu'il se rendrait dès le lendemain – en cas de victoire – au palais Chigi à Rome, siège de la présidence du gouvernement italien, pour remettre un «avis d'expulsion» à Giuseppe Conte, Luigi Di Maio et Nicola Zingaretti, le patron du Parti démocrate.
Selon un sondage Supermedia publié le 23 janvier, la Ligue est toujours en tête des intentions de vote au niveau national avec 30,8% devant le PD (19,3%) et le M5S (15,7%). Fratelli d'Italia et Forza Italia sont quant à eux crédités respectivement à 10,9% et 6,5% des intentions de vote.