Le bilan de l’attaque iranienne menée le 8 janvier 2020 sur plusieurs bases militaires accueillant des soldats américains en Irak vient encore de s’alourdir. Alors que le Commandement central de l’armée américaine (CENTCOM) avait dans un premier temps fait état, le 16 janvier, de 11 blessés, le Pentagone vient d’annoncer, le 24 janvier, que ce sont désormais 34 militaires étasuniens qui souffrent de «lésions cérébrales traumatiques», en langage profane de commotions cérébrales.
Lors d’une conférence de presse, le porte-parole du Pentagone, Jonathan Hoffman, a déclaré que huit d’entre eux avaient été transférés depuis le Centre médical régional de Landstuhl, en Allemagne, vers les Etats-Unis pour recevoir des soins, alors que neuf autres s’y trouvaient encore en observation. Le CENTCOM avait d’abord affirmé que seulement huit soldats avaient été transportés dans l’ouest de l’Allemagne, contre 17 selon ce bilan du département américain de la Défense.
Par ailleurs, toujours selon le porte-parole, un des trois militaires qui avaient rejoint le camp d’Arifjan, au Koweït, pour y recevoir des soins, a pu réintégrer son unité en Irak. Les 16 soldats blessés restés dans le pays ont tous pu reprendre leurs fonctions.
Manifestation à Bagdad contre la présence américaine dans le pays
Cette annonce intervient peu de temps après la sortie remarquée du président américain Donald Trump, le 22 janvier à Davos (Suisse). Celui qui avait assuré quelques heures après les attaques qu’«aucun Américain» n’avait été blessé, a semblé minimiser l’impact des lésions subies par ses troupes. «J'ai entendu dire qu'ils avaient des maux de tête et quelques autres choses. Mais je dirais, et je peux le certifier, que ce n'est pas très grave en comparaison aux autres blessures que j’ai vues», a-t-il lancé à la presse.
Le 8 janvier dernier, en réponse à l’assassinat du général Qasem Soleimani, ancien chef de la force al-Qods (branche des Gardiens de la Révolution chargée des opérations extérieures), cinq jours plus tôt par les Etats-Unis en Irak, Téhéran avait lancé plusieurs attaques contre des bases abritant des soldats américains en territoire irakien. Les bases d’Aïn al-Assad et d’Erbil avaient alors été prises pour cibles.
Enfin, ce nouveau bilan a été rendu public alors qu’était organisée le même jour dans la capitale irakienne Bagdad, et sous l’impulsion du leader chiite Moqtada al-Sadr, une gigantesque manifestation contre la présence américaine dans le pays qui a rassemblé plusieurs milliers de personnes. Le 5 janvier dernier, le Parlement irakien avait enjoint les troupes étasuniennes à quitter le pays. 5 200 soldats américains se trouvent encore en Irak.
Alexis Le Meur
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