Discussions à Moscou sur la Libye : Haftar part sans signer l'accord, malgré un «certain progrès»
Les deux chefs libyens étaient présents à Moscou pour négocier un accord formel de cessez-le-feu. Si le maréchal Haftar a quitté la capitale russe sans signer l'accord, la Russie a fait savoir qu'elle poursuivrait ses efforts en vue d'une trêve.
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, s'est félicité d'un «certain progrès» concernant les discussions sur la crise libyenne de ce 13 janvier à Moscou, même si aucun accord n'a été, encore, formellement adopté par toutes les parties.
Moscou va poursuivre ses efforts en vue d'une trêve
Le chef du gouvernement libyen reconnu par l'ONU (GNA), Fayez al-Sarraj, a posé sa signature sur un accord formel de cessez-le-feu, mais le ministère russe des Affaires étrangères a fait savoir ce 14 janvier à l'agence de presse TASS que le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'est libyen, avait quitté la capitale russe sans parapher le document. Auparavant, il avait demandé «un peu de temps supplémentaire jusqu'au matin [du 14 janvier]» pour réfléchir, selon Sergueï Lavrov.
Le ministre des Affaires étrangères, déplorant qu'«aucun résultat définitif» n'ait été atteint, a ajouté : «Nous allons poursuivre nos efforts dans cette direction.»
Les deux dirigeants libyens, qui s'opposent depuis avril dernier aux portes de la capitale Tripoli, étaient l'un et l'autre invités à Moscou, afin d'apposer leur signature et officialiser la fin des hostilités. Les négociations impliquant les délégations entre les deux camps, qui ont duré environ sept heures, étaient chapeautées par les ministres turcs des Affaires étrangères et de la Défense, Mevlut Cavusoglu et Hulusi Akar, également invités à Moscou, et leurs homologues russes, Sergueï Lavrov et Sergueï Choïgou.
Aucune rencontre physique entre Fayez al-Sarraj et Khalifa Haftar n'a cependant eu lieu, selon le président du Conseil d'Etat libyen (l'équivalent d'un Sénat) basé à Tripoli, Khaled al-Mechri.
Le 11 janvier, après plusieurs mois de combat pour prendre le contrôle de la capitale libyenne Tripoli, le maréchal Haftar avait accepté d’instaurer un cessez-le-feu, conformément à un appel lancé par Ankara et Moscou trois jours plus tôt. Le 12 janvier, Fayez al-Sarraj, avait à son tour accepté l’appel à un cessez-le-feu. Reste, donc, à apposer une signature formelle des deux parties sur une telle trêve.
La Turquie est directement impliquée dans le conflit libyen, ayant annoncé l'envoi de forces militaires afin de soutenir le GNA.
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