Emmanuel Macron et Vladimir Poutine s'inquiètent d'une aggravation des tensions au Moyen Orient
Les dirigeants russe et français, qui se sont joints par téléphone, partagent la même analyse de la situation suite à l'assassinat du général iranien Soleimani qui fait selon eux peser un sérieux risque d'escalade des tensions dans la région.
Quelques heures à peine après l'annonce de la mort du général iranien Qassem Soleimani, le chef de la force al-Qods (branche des Gardiens de la Révolution chargée des opérations extérieures), dans un raid américain mené sur l’aéroport de Bagdad, le président français Emmanuel Macron et son homologue russe Vladimir Poutine se sont entretenus par téléphone.
Initiée par la partie française, cette conversation a été l'occasion pour les deux chefs d'Etat de partager leurs analyses de la situation, qui se recoupent sur un point essentiel : cet assassinat fait peser un sérieux risque d'aggravation des tensions au Moyen Orient. «Il a été constaté que cette action peut sérieusement aggraver la situation dans la région», a ainsi indiqué le Kremlin dans un communiqué, précisant que les présidents russe et français avaient tous deux exprimé leur «préoccupation» après la mort du général iranien.
Emmanuel Macron a pour sa part assuré qu'il allait rester en «contact étroit» avec le président russe sur la situation en Irak afin d'«éviter une nouvelle escalade dangereuse des tensions et appeler toutes les parties à la retenue», selon l'Elysée. Lors de son entretien avec son homologue russe, le président français a en outre tenu à rappeler «l’attachement de la France à la souveraineté et à la sécurité de l’Irak et à la stabilité de la région». Un message qu'il est possible de lire de différentes manières, alors que Donald Trump tient Téhéran pour responsable de la prise d'assaut de l'ambassade américaine à Bagdad le 31 décembre.
Au cours de sa conversation avec Vladimir Poutine, le président français a d'ailleurs «souligné la nécessité que les garants de l'accord de 2015 restent étroitement coordonnés pour appeler l’Iran à revenir rapidement au plein respect de ses obligations nucléaires et à s'abstenir de toute provocation».
Un message qu'a également fait passer le Quai d'Orsay : «La France appelle chacun à la retenue et l'Iran à éviter toute mesure susceptible d'aggraver l'instabilité régionale, ou de conduire à une grave crise de prolifération nucléaire. Les parties à l'accord de Vienne [sur le nucléaire iranien de 2015] doivent en particulier rester étroitement coordonnées pour appeler l'Iran à revenir rapidement au plein respect de ses obligations nucléaires et à s'abstenir de toute nouvelle action contraire», a déclaré le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian.