Emmanuel Macron célébrera Noël aux côtés des forces françaises déployées en Côte d'Ivoire
Après le Niger en 2017 et le Tchad en 2018, le chef d'Etat a décidé, cette année, de fêter Noël en compagnie des militaires français stationnés en Côte d'Ivoire. Certains ont pris part à l'opération antiterroriste au Mali en novembre dernier.
Emmanuel Macron, président et chef des armées, ne dérogera pas à la tradition : le 20 décembre, il partagera un dîner de Noël avec des soldats déployés en dehors de l’Hexagone. Et cette fois, son choix s'est porté vers la Côte d’Ivoire.
Sur la base militaire de Port-Bouët, près de l'aéroport d'Abidjan, il rendra visite aux forces françaises qui constituent en nombre le second contingent de troupes prépositionnées en Afrique, derrière celui de Djibouti. Il en profitera pour s’entretenir avec ces militaires ayant pris part, le 25 novembre, à une opération de combat contre des djihadistes, et au cours de laquelle 13 d’entre eux ont perdu la vie après une collision accidentelle entre deux hélicoptères.
La forte dégradation sécuritaire au Sahel occupera donc une partie importante des thèmes abordés par le chef de l’Etat qui a également prévu de se rendre le 22 décembre, au terme de sa visite officielle en Côte d'ivoire, à Niamey afin de prendre part à une cérémonie d’hommage aux 71 soldats nigériens qui ont péri, le 10 décembre, dans une attaque sanglante dans le village d'Inates. Une attaque revendiquée par les djihadistes du groupe Etat islamique dans le grand Sahara (EIGS).
La ministre des Armées Florence Parly a par ailleurs annoncé ce 19 décembre que la France avait déployé dans ce pays ses premiers drones armés pour lutter contre les djihadistes dans la région.
La lutte contre le terrorisme au cœur de la rencontre Macron-Ouattara
Ce contexte sécuritaire difficile sera également au cœur de la rencontre prévue entre le président français et son homologue ivoirien, Allassane Ouattara. Les deux dirigeants tenteront notamment de remettre sur les rails le projet de l'Académie internationale de lutte contre le terrorisme dont la construction est en partie financée par la France.
«La Côte d’Ivoire est un partenaire fondamental de la France en Afrique», affirme-t-on à l'Elysée, car «aujourd'hui, l'équilibre de l'économie sahélienne et des mouvements de population [en Afrique de l'Ouest] repose très largement sur la stabilité politique et économique [de ce pays]».
Côté ivoirien, le rôle de la France en matière de lutte contre le terrorisme a été de nouveau souligné : on salue «l'implication forte de la France pour aider les pays africains à faire face au terrorisme», a déclaré ce 19 décembre à l'AFP, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement Sidi Touré.
Une polémique en toile de fond
Limitrophe de plusieurs pays sévèrement touchés par le terrorisme, la Côte d’Ivoire demeure, elle aussi, sous cette menace, trois ans après l’attaque perpétrée en novembre 2016 contre la station de Grand-Bassam. Revendiquée par al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), la fusillade avait fait 19 morts.
La visite d'Emmanuel Macron en Côte d'Ivoire a, par ailleurs, fait l'objet ces derniers jours d'une polémique après l'annonce de la présence de Vegedream au sein de la délégation officielle. En effet, le choix du président de la République d'emmener le rappeur franco-ivoirien avec lui n'a pas laissé indifférent. Certains extraits jugés outranciers de sa chanson, La fuite, ont suscité une levée de boucliers sur les réseaux sociaux.
Comme le relève le Huffpost, l'Elysée avait justifié la présence de l'artiste par le souci de mettre en valeur «la force des liens culturels entre la France et la Côte d’Ivoire».