A 16 ans, la militante écologiste Greta Thunberg élue personnalité de l’année du magazine Time
- Avec AFP
En concurrence avec Donald Trump notamment, la militante pour le climat Greta Thunberg, 16 ans, a été élue personnalité de l'année par Time Magazine. C'est la première fois que le magazine américain met en avant une personnalité aussi jeune.
Greta Thunberg n'a pas eu Nobel de la paix, mais vient d'être désignée «personnalité de l'année» 2019 par Time Magazine. L'hebdomadaire américain a décidé de la saluer pour son engagement en faveur de la cause climatique. C'est la première fois que quelqu'un d'aussi jeune (16 ans) est désignée personnalité de l'année par Time Magazine.
«Wow, c'est incroyable, je partage ce grand honneur avec tous ceux du mouvement #FridaysForFuture et les militants du climat partout», a-t-elle réagi sur Twitter après l'annonce, depuis la conférence sur le climat COP25 à Madrid.
Wow, this is unbelievable! I share this great honour with everyone in the #FridaysForFuture movement and climate activists everywhere. #climatestrikehttps://t.co/2t2JyA6AnMpic.twitter.com/u4JUD4cgCz
— Greta Thunberg (@GretaThunberg) December 11, 2019
L'ex-président américain Barack Obama, via sa fondation, et son ex-secrétaire d'Etat Hillary Clinton ont loué le choix du magazine.
«Personne n'est trop petit pour avoir un impact et changer le monde», a tweeté la Fondation Obama. «On ne pouvait pas trouver mieux comme personnalité de l'année», a commenté Hillary Clinton, également sur Twitter.
I couldn't think of a better Person of the Year than @GretaThunberg. I am grateful for all she's done to raise awareness of the climate crisis and her willingness to tell hard, motivating truths.
— Hillary Clinton (@HillaryClinton) December 11, 2019
As she said today: "Change is coming, whether you like it or not." #gutsywomenpic.twitter.com/ltCoo9NbS2
Une inspiration pour de nombreux jeunes
En août 2018, Greta Thunberg a commencé à faire grève, seule, tous les vendredis devant le Parlement suédois. Son objectif : demander aux dirigeants politiques de prendre des mesures radicales pour limiter le réchauffement de la planète. Cette initiative personnelle a ensuite inspiré bon nombre de jeunes et de moins jeunes, prêts à descendre dans la rue tous les vendredis dans le cadre des #FridaysForFuture pour les mêmes raisons.
La démonstration en a été faite en septembre, lorsque des manifestations monstres ont noirci les rues des villes de tous les continents, tirant la sonnette d'alarme juste avant un sommet de l'ONU sur le climat.
Lors de ce sommet, l'adolescente était intervenue à la tribune avec un discours cinglant dénonçant l'inaction des puissants de la planète, martelant son discours du fameux «Comment osez-vous ?» accusateurs.
Des images d'elle tançant d'un regard noir le président américain Donald Trump, climato-sceptique qui a fait des Etats-Unis le seul pays de la planète à s'être retiré de l'accord de Paris sur le climat, avaient également fait le tour du monde.
Tout cela faisait d'elle la favorite des bookmakers pour le prix Nobel de la paix, décerné en octobre. A l'annonce de l'identité du lauréat, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, l'adolescente n'avait montré aucune déception, poursuivant imperturbablement son périple en Amérique du Nord pour alerter sur l'«urgence climatique».
Elle a interrompu cette année sa scolarité pour voyager, privilégiant les moyens de transport zéro carbone, véhicules électriques, trains et bateaux.
C'est après 15 jours de traversée de l'Atlantique en voilier qu'elle avait débarqué à New York en août, et c'est sur un autre voilier qu'elle est repartie en novembre pour l'Europe, à chaque fois avec l'aide d'admirateurs bénévoles.
A la COP25, elle dénonce une fois encore le manque de leadership des dirigeants mondiaux, qui tardent à accoucher d'engagements efficaces pour réduire les émissions.
Beaucoup de détracteurs
Greta Thunberg, qui a confessé publiquement souffrir d'une forme légère d'autisme, tient partout le même discours, même si sa frustration semble avoir augmenté ces derniers mois, au fil de rencontres avec des dirigeants qui n'ont débouché sur aucun geste radical pour le climat. Pour ses partisans, cette obstination fait sa force. Mais pour ses détracteurs, nombreux également, elle ne fait que se répéter et ferait mieux de retourner à l'école.
Certains l'attaquent parfois violemment via les réseaux sociaux, la taxant de naïveté, d'exagérer la gravité de la crise climatique ou même de l'inventer, ou encore de chercher le vedettariat.
L'adolescente s'est efforcée de calmer le jeu, invitant notamment les plus de trois millions de personnes qui la suivent sur Twitter à ne réagir aux insultes que par des messages positifs.
En concurrence avec Donald Trump
Time Magazine l'a choisie parmi cinq autres finalistes: Donald Trump, Nancy Pelosi, la chef des démocrates au Congrès américain, la star de l'équipe des Etats-Unis féminine de football Megan Rapinoe, l'agent de la CIA qui a averti du coup de téléphone entre Donald Trump et le président ukrainien, à l'origine de procédure en destitution du président, et les manifestants anti-Pékin de Hong Kong.
En 2018, c'est le journaliste saoudien Jamal Khashoggi, assassiné en octobre 2018 au consulat d'Arabie saoudite à Istanbul, qui avait été désigné à titre posthume par le magazine avec d'autres journalistes eux-aussi persécutés.
En 2017, la distinction avait également été remise à titre collectif aux personnes qui avaient «brisé le silence» face aux agressions sexuelles, déclenchant par la suite le mouvement #MeToo à travers la planète.
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