International

Un «désengagement» des Etats-Unis au Moyen-Orient ? Un général américain contredit Florence Parly

Au Bahreïn, la ministre française des Armées a pointé du doigt un «désengagement progressif et délibéré des Etats-Unis» au Moyen-Orient. Un général américain a contesté l'affirmation, faisant valoir l'arrivée en juin d'un porte-avion dans le Golfe.

Le 23 novembre, à l’occasion de l’ouverture de la 15e édition de la conférence sur la sécurité «Manama Dialogue» organisée dans la capitale de Bahreïn, Florence Parly a évoqué un «désengagement» américain au Moyen-Orient, provoquant un démenti américain. «Nous avons assisté à un désengagement progressif et délibéré des Etats-Unis», a déclaré la ministre française des Armées. Et d'ajouter, suggérant qu'elle percevait ce phénomène de façon négative : «Quand l'attaque de navires est restée sans réponse, le drone a été abattu. Lorsque cela est resté à son tour sans réponse, d'importantes installations pétrolières ont été bombardées. Où est-ce que cela s'arrête ? Où sont les stabilisateurs ?» Autant de références aux tensions survenues dans le golfe Persique ces derniers mois, et en particulier à la destruction d'un drone américain qui survolait, selon l'Iran, son espace aérien et à l'attaque de sites pétroliers saoudiens revendiquée par les rebelles yéménites houthis

Présent également à la conférence au Bahreïn, le général Kenneth McKenzie, chef du commandement central américain, a contredit la ministre française : «Je ne suis pas d'accord avec cette théorie de l'abandon ou de la fuite», a-t-il ainsi déclaré. 

«Nous avons un porte-avions sur place, nous avons renforcé l'Arabie saoudite, nous avons envoyé d'autres forces», a-t-il rappelé, après avoir assuré que cette région demeurait «très importante pour les Etats-Unis». Le haut responsable militaire américain faisait ainsi référence à l'arrivée le 19 juin dans le détroit d'Ormuz du porte-avions USS Abraham Lincoln. Une première depuis la destruction le 20 juin du drone américain par Téhéran.

Les Etats-Unis comptent toujours quelque 60 000 soldats dans la région, y compris à Bahreïn, siège de la 5e Flotte, rappelle l'AFP.

Craintes françaises quant au retrait américain de Syrie

La France avait déjà pointé du doigt le désengagement de forces américaines au Moyen-Orient, hors du Golfe persique. En décembre 2018, le président de la République Emmanuel Macron avait ainsi déclaré regretter «très profondément la décision prise» par son homologue américain Donald Trump de retirer des troupes de Syrie.

Plus récemment, début octobre 2019, Florence Parly avait fait état de craintes sur le fait qu'un retrait des soldats américains du Nord syrien conduise à «renforcer plutôt qu'à éradiquer» l'organisation terroriste Daesh dans la région. 

Lire aussi : Trump aurait ordonné des frappes sur l'Iran avant de se raviser in extremis