L'Ukraine est prête à accélérer les préparatifs d'adhésion à l'OTAN, selon le président Zelensky
Alors que l'adhésion de l'Ukraine a été au menu de la rencontre du secrétaire général de l'OTAN avec Volodymyr Zelensky lors du sommet à Kiev, un des pays membres de l’Alliance n’a pas voulu voir ce pays parmi ses membres.
Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, est arrivé en Ukraine pour une visite de deux jours, accompagné d'une délégation de représentants plénipotentiaires de plusieurs pays européens. Le sommet Ukraine-OTAN se tient à Kiev les 30 et 31 octobre. Il s’agit du premier déplacement du chef de l’Alliance nord-atlantique à Kiev depuis l’élection de Volodymyr Zelensky à la présidence. Ce dernier a quant à lui déclaré que l'Ukraine était prête à coopérer encore plus étroitement avec l'OTAN qu'auparavant.
«Nous sommes prêts à collaborer encore plus étroitement avec l'Alliance et à accélérer les préparatifs pour l’adhésion à l’OTAN, a-t-il déclaré à l’issue de la réunion de la Commission Ukraine-OTAN à Kiev. Sans retirer de l'ordre du jour la possibilité d'adhérer au Plan d'action pour l'adhésion à l'OTAN, nous sommes prêts aujourd'hui à prouver par des actions concrètes que l'Ukraine mérite ce format de relations».
Le président ukrainien a également ajouté que lors d'une réunion à Kiev des accords avaient été conclus sur un ensemble actualisé de projets communs.
Prenant la parole lors de la réunion, le secrétaire général de l'Alliance s’est également exprimé sur le «rôle» de la Russie dans les relations entre l’Ukraine et l’OTAN. Il a pour sa part rappelé que la Russie «n'avait pas de droit de vote» et ne disposait d'aucun fondement juridique pour influencer l'adhésion éventuelle de l'Ukraine à l'OTAN.
«C'est une décision qui doit être prise par l'Ukraine et les 29 membres actuels de l'alliance. Personne d'autre n'a le droit de l'interférer», a-t-il déclaré.
Cependant, tous les pays de l'OTAN ne souhaitent pas voir l'Ukraine parmi les pays membres de l’Alliance atlantique. Par exemple, la Hongrie a refusé de signer une déclaration commune en faveur de l'Ukraine.
«Nous n'avons pas eu d'autre solution que d'opposer notre veto à la déclaration », a déclaré le ministre hongrois des affaires étrangères Peter Szijjarto lors du forum Eurasie à Budapest le 30 octobre.
Selon le chef de la diplomatie hongroise, son pays n'avait pas d'autre solution car le texte final du document ne comprenait pas plusieurs amendements importants pour Budapest devant imposer à Kiev l'obligation de garantir les droits de la minorité hongroise en Ukraine. La Hongrie insiste sur le fait que l’Ukraine doit respecter ces obligations conformément aux chartes du Conseil de l'Europe et de l'ONU. Peter Szijjarto a souligné que son pays «n'[était] pas prêt à sacrifier les intérêts de 150 000 Hongrois ethniques vivant dans l'ouest de l'Ukraine au nom d'intérêts géopolitiques».
L'une des principales contradictions entre Kiev et Budapest reste la loi sur l'enseignement adoptée en Ukraine qui limite la possibilité de suivre les cours dans les langues des minorités nationales.
Fait curieux : à la fin de son discours lors de la réunion, le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a déclaré que la partie de la réunion ouverte à la presse était terminée, en oubliant que le président de l'Ukraine, Volodymyr Zelensky, n'avait pas encore prononcé son discours. Le secrétaire général de l'OTAN a tout de suite comblé cet oubli et a donné la parole au dirigeant ukrainien.
La neutralité de l'Ukraine en question
Après la chute de l’URSS, l’Ukraine a pris l’engagement de maintenir le statut de pays «hors bloc», ce qui veut dire entre autre que le pays n'entend pas adhérer à l’OTAN. Pourtant en 2014, sous l’ancien président Petro Porochenko, la Rada d'Ukraine (le parlement) avait approuvé l'annulation du statut «hors bloc» de l’Ukraine. A l’époque, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait qualifié la nouvelle loi de contre-productive et le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev, avait estimé que cette démarche témoignait de la volonté de Kiev d’intégrer l’OTAN le plus rapidement possible.
En juin 2016, des modifications supplémentaires ont été adoptées qui définissent l'entrée dans l'OTAN comme objectif de la politique étrangère du pays. L'Ukraine devrait également garantir que ses forces armées soient pleinement compatibles avec les forces des pays de l'OTAN d'ici 2020.
Auparavant, l'ancien secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, avait déclaré que l'Ukraine devrait remplir un certain nombre de critères pour rejoindre l'alliance, ce qui selon lui prendrait beaucoup de temps.