Nouvelle tentative de séparation des forces dans l’est de l’Ukraine : la situation reste fragile
La séparation des forces dans le Donbass est une des conditions clés pour la réunion au «format Normandie». Alors que les nationalistes ukrainiens menaçaient de la saboter, le début du retrait des troupes dans l’est de l’Ukraine a été confirmé.
Le processus de séparation des forces sur la ligne de contact dans l'Est de l'Ukraine a débuté le 29 octobre, a déclaré le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Vadim Prystaïko. Les militaires ukrainiens et les troupes de la République populaire de Lougansk autoproclamée ont échangé des volées de fusées éclairantes, démontrant ainsi qu’elles étaient prêtes à commencer le retrait des troupes dans l’est de l’Ukraine.
La séparation des forces dans le Donbass est une des conditions nécessaires pour organiser la réunion au «format Normandie» (réunissant l’Ukraine, la Russie, la France et l’Allemagne) sur la situation en Ukraine.
«La séparation [des forces] dans la ville de Zolotoïé [dans l'est de l'Ukraine] est en cours actuellement, nous commençons aujourd'hui», a déclaré le ministre, cité par l’agence russe TASS.
Selon le ministre, les parties ont respecté une période de silence de sept jours, ont informé la mission de l'OSCE qu'elles étaient prêtes à se retirer et ont passé une journée supplémentaire à se préparer pour cette procédure.
Menaces des nationalistes ukrainiens
Le 26 octobre, le fondateur du régiment national Azov, Andreï Biletsky, a menacé le président Vladimir Zelensky d'envoyer 10 000 volontaires supplémentaire dans le Donbass et de faire échouer la séparation des forces dans l'est de l'Ukraine.
Azov est l'un des «bataillons de volontaires» financés par des sources privées et ayant participé aux opérations militaires dans le Donbass.
En Russie, des poursuites pénales ont été engagées contre les combattants d’Azov au titre des articles «enlèvement de personnes», «torture» et «utilisation d’armes et des méthodes de guerre prohibées».
En octobre 2019, des membres du Congrès américain ont lancé un appel au Département d’État américain pour lui demander d’ajouter le régiment ukrainien Azov à la liste des organisations terroristes étrangères.
Le régiment Azov bénéficie en particulier largement du soutien du ministre ukrainien de l'Intérieur Arsen Avakov qui occupe ce poste depuis l’année 2014. Il avait été nommé sous la présidence de Petro Porochenko.
Séparation des forces
La séparation des forces devait commencer le 7 octobre mais elle a été reportée à plusieurs reprises en raison des bombardements et d'agressions de la part des radicaux ukrainiens. Dans le Donbass, il était reproché à Kiev de n'avoir répondu ni aux fusées éclairantes des républiques autoproclamées ni aux demandes de l’OSCE.
La date de la séparation des forces a été convenue par le groupe de contact sur le Donbass le 1er octobre, le jour même de la signature de la «formule Steinmeier», qui a provoqué une vague de manifestations et de condamnations de la part de responsables politiques en Ukraine. Toutefois, lors d'une conférence de presse tenue plus tôt en octobre, le président Volodymyr Zelensky, avait déclaré qu'il n’y avait pas d'alternative à ce document.
«Notre philosophie est le soutien maximum à ceux qui défendent l'Ukraine»
Le ministre ukrainien de l'Intérieur Arsen Avakov a pour sa part exprimé son soutien au régiment national Azov. Il a écrit sur son compte Twitter qu'il considérait Azov comme «l'une des unités les plus professionnelles et les mieux entraînées d'Ukraine».
«Notre philosophie est le soutien maximum à ceux qui défendent l'Ukraine», a noté Arsen Avakov.
A son tour, Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, en commentant les propos d’Andreï Biletsky, a déclaré que les menaces de sabotage de la séparation des forces dans le sud-est de l’Ukraine confirment la culpabilité des nationalistes de ne pas respecter les accords de Minsk.
«Pendant plus de quatre ans, les dirigeants des pays de l’OTAN et de l’UE ont individuellement et collectivement reproché à la Russie le manque d’efforts déployés pour mettre en œuvre les accords de Minsk. Moscou a expliqué pendant plus de quatre ans que la mise en œuvre [des accords de Minsk] était sabotée par les éléments nationalistes dont Kiev était responsable. Maintenant, le monde entier a entendu l’aveu des véritables coupables sur l’identité et la méthode de ceux qui ont bloqué tout ce temps l’application des accords de Minsk, dont le point de départ devrait être la séparation des forces», a écrit-elle sur Facebook.