Manipulations de données antidopage : la Russie pourrait être exclue des Jeux Olympiques
La Russie risque d’être suspendue des Jeux olympiques de 2020 et 2022 à cause de supposées manipulations des données du laboratoire antidopage de Moscou, selon le chef de l'Agence antidopage russe (RUSADA), Youri Ganus.
Youri Ganus, le président de l'Agence russe antidopage (Rusada), a révélé au quotidien russe Izvestia quelles pourraient être les sanctions de l'Agence mondiale antidopage (AMA) vis-à-vis de la Russie, eu égard à des suspicions des manipulations avec les données du laboratoire antidopage de Moscou, fournies en janvier 2019.
«La situation est critique. Le chef de la commission de contrôle de la conformité de l'AMA, Jonathan Taylor, en vertu de la conclusion des experts a déclaré qu'il ne doutait pas, qu'il ne s'agissait pas d'une modification [des données du laboratoire] accidentelle. […] La quantité des données transférées en janvier par la partie russe aux représentants de l'AMA ne peut pas être modifiée en un clic», explique Youri Ganus à Izvestia.
Il a ajouté que si «l'AMA ne recevait pas d'arguments convaincants et acceptables, la Russie serait exclue des deux prochains Jeux olympiques : les jeux d'été à Tokyo et ceux d'hiver à Pékin».
«Beaucoup de gens ne se rendent pas compte des conséquences. Si nous devons de nouveau faire face à des problèmes, j'ignore ce qu’il faudra faire pour sortir notre sport national du fossé voire du gouffre dans lequel il se trouve», a estimé le président de Rusada.
Le 23 septembre, l'agence russe antidopage avait été soupçonnée par l'Agence mondiale antidopage (AMA) d’avoir manipulé les données du laboratoire antidopage de Moscou, fournies en janvier 2019. A partir de ce jour, la Russie disposait de trois semaines pour se justifier devant l’AMA. Or selon cette dernière, les informations du laboratoire antidopage de Moscou auraient été manipulées pendant 18 mois, afin de dissimuler l'usage systématique du dopage par les athlètes russes.
Auparavant, il avait été indiqué que le CIO n'avait pas discuté avec l'AMA de la suppression de la Russie des JO de 2020.