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Sergueï Lavrov inquiet face à la montée du terrorisme dans le nord de l'Afghanistan

Des membres de Daesh auraient trouvé en Afghanistan un bastion d'où ils peuvent gagner les pays d'Asie centrale limitrophe. La Russie redouble de vigilance dans cette région vitale pour ses intérêts économiques et politiques.

Lors d'une séance au Conseil de sécurité de l'ONU le 25 septembre, le ministre russe  des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, s'est inquiété de la menace terroriste dans le nord de l'Afghanistan. «Certains doubles jeux mis en place par certains Etats [ont accru] la difficulté de répondre aux menaces du monde moderne, telles que le terrorisme. […] C'est intolérable d'utiliser des groupes terroristes pour en arriver à des buts politiques […]. Aucune excuse ne peut être valable pour justifier de telles actions», a affirmé le chef de la diplomatie russe.

Le ministre russe des Affaires étrangères a encore pointé la vigilance des organismes de sécurité et de coopération dans la région.

Selon lui, «l'organisation du traité de sécurité collective [OTSC], et l'organisation de coopération de Shangaï [OCS] [ont eu] leurs attentions concentrées sur les menaces en Afghanistan comme en Asie centrale. Le nord de l'Afghanistan [est devenu] la nouvelle tête de pont pour des groupes terroristes internationaux dirigées par Daesh. Une assistance extérieure [a été] requise pour l'Afghanistan[…]».

Serguei Lavrov a conclu son intervention dans cette optique de stabilité: «Comme nous l'avons appris ces dernières années, aucun des plans de coopération économique pour l'Asie centrale [n'a pu] se réaliser sans réagir aux menaces venant de cet Etat [l'Afghanistan].»

Le 23 septembre, le Premier ministre paskitanais, Imran Khan, avait reconnu que son pays avait armé et formé des groupes djihadistes pour combattre l'Union Soviétique durant la première guerre d'Afghanistan (1979-1989). Et ce aidé par les Etats-Unis.

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Dix jours plus tôt, la Russie a accueilli la visite d'une délégation talibane à Moscou, peu après que le président des Etats-Unis, Donald Trump, a mis fin aux négociations avec les Taliban. La Russie a continué à soutenir une résolution pacifique du conflit et a défendu la solution d'une paix avec les Taliban. Elle reste également attachée au soutien militaire aux forces de sécurité afghane, souvent en prise avec Daesh dans l'est du pays.

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Dans le nord de l'Afghanistan, les djihadistes sont protégés par le relief escarpé des montagnes de l'Hindou Kouch. Avec un Etat afghan trop faible dans ces contrées pour les traquer, ils ont rapidement gagné le sud des pays de l'Asie centrale limitrophes (Turkménistan, Ouzbékistan, Tadjikistan).

La Russie aux aguets face au terrorisme en Asie centrale

Des djihadistes connus sont détenus dans les prisons tadjikes, comme Berghouz Gouloumrod, fils de Gouloumrod Khalimov, ancien colonel de l'armée tadjike devenu le «ministre de la Défense» de l'Etat islamique en Irak et en Syrie de septembre 2016 à septembre 2017. Il s'est notamment fait connaître après avoir dirigé une mutinerie en prison. Trois gardes et de nombreux autres détenus y avaient trouvé la mort à Vakhdat, à proximité de la capitale Douchambé, le 19 et le 20 mai 2019.

La Russie avait déjà mis en garde contre le terrorisme dans le nord de l'Afghanistan. Le 17 mai, dans la capitale tadjike, Oleg Syromolotov, vice-ministre chargé de la lutte contre le terrorisme, affirmait que «la frontière entre le Tadjikistan et l’Afghanistan abrit[ait] 10 000 membres de l’organisation terroriste Etat islamique, ce qui représent[ait] une menace pour le Tadjikistan».

Il a ainsi appuyé le point de vue du ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, qui a affirmé, lors d'un sommet de l'OTSC organisé à Bichkek, la capitale du Kirghizstan, que «[sur la question du terrorisme] d’abord et avant tout, il y a l’Afghanistan. En particulier le long de ses frontières nord et est». En compagnie des autres ministres de la Défense de l'alliance militaire, il a ajouté que «la menace terroriste [avait continué] à croître, principalement en raison du fait que ces djihadistes, [ont été] forcés d’émigrer de Syrie et l’Irak, et trouvent une place dans d’autres pays».

La Russie a été particulièrement attentive la stabilité économique et sociale des pays d'Asie centrale appelés «l'étranger proche». Depuis 2010 et la création de l'Union douanière, la Russie a tenté un projet d'intégration économique autour du secteur énergétique, industriel et financier et souhaite pouvoir avoir une place économique prépondérante dans la région et sur un marché potentiel de 62 millions de consommateurs.

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