Le ton est donné : le président américain Donald Trump s'est envolé le 23 août au soir pour le sommet du G7 à Biarritz, en menaçant d'imposer des droits de douane supplémentaires sur les vins français. Avant même le début de cette réunion dans la station balnéaire française, le chef d'Etat a montré qu'il n'entendait en rien renoncer à son style combatif et volontiers provocateur.
Lors d'un échange avec des journalistes dans les jardins de la Maison Blanche avant de monter dans l'hélicoptère présidentiel Marine One, le milliardaire républicain a dit s'attendre à des discussions «très productives» à Biarritz. Mais il a aussi brandi avec force la menace de représailles à l'imposition d'une taxe française sur les géants américains du secteur des hautes technologies.
Des tarifs douaniers comme ils n'en ont jamais vu
«Je n'aime pas ce que la France a fait», a-t-il lancé. «Je ne veux pas que la France impose des taxes sur nos sociétés. C'est très injuste […] S'ils le font, nous imposerons des tarifs douaniers sur leurs vins», a-t-il ajouté. «Des tarifs douaniers comme ils n'en ont jamais vu», a-t-il insisté, tout en ajoutant qu'il avait de «très bonnes relations» avec son homologue français Emmanuel Macron.
Fin juillet, le président américain avait dénoncé la «stupidité» de son homologue français à propos de cette taxe votée début juillet par le Parlement et avait menacé, déjà, de taxer le vin français. La taxe dite Gafa crée une imposition des grandes entreprises du secteur non pas sur le bénéfice, souvent consolidé dans des pays à très faible fiscalité comme l'Irlande, mais à hauteur de 3% du chiffre d'affaires réalisé en France, notamment sur la publicité ciblée en ligne, la vente de données à des fins publicitaires et la mise en relation des internautes par les plateformes.
Le président américain, qui briguera un second mandat en novembre 2020, a prévu de rencontrer en tête-à-tête la plupart des dirigeants du G7 à commencer par Emmanuel Macron, avec lequel les points de désaccord sont nombreux.