Paris et Téhéran vont discuter avant le G7 pour tenter de sauvegarder l'accord sur le nucléaire
A quelques jours du G7, Téhéran a accepté de se pencher sur les propositions d'Emmanuel Macron pour sauver l'accord sur le nucléaire iranien. Une rencontre entre le président français et le chef de la diplomatie iranienne est prévue le 23 août.
«J'aurai dans les prochaines heures, avant le G7, une réunion avec les Iraniens pour essayer de proposer des choses» : devant les journalistes de l'Association de la presse présidentielle (APP), le 21 août, le président Emmanuel Macron a annoncé la tenue d'une discussion avec Téhéran pour sauver l'accord sur le nucléaire iranien (JCPOA, acronyme anglais de Joint Comprehensive Plan of Action).
L'objet de cette rencontre est de trouver une solution à même de concilier les positions divergentes des signataires, pour pouvoir espérer ramener Washington – qui s'est retiré de l'accord le 8 mai dernier – à la table des négociations. «On doit avoir une discussion au sommet sur comment on gère le dossier iranien, on a des vrais désaccords au sein du G7», a ainsi souligné le chef d'Etat.
«Nous avons fait des propositions soit d'allègement des sanctions, soit de mécanismes de compensation pour permettre au peuple iranien de mieux vivre […] en contrepartie d'engagements clairs de retour [de l'Iran] à un strict respect du JCPOA mais aussi d'engagements de nouvelles négociations, conformément à ce que les Américains et nous-mêmes souhaitons», a encore fait savoir Emmanuel Macron.
Depuis le retrait unilatéral des Etats-Unis de l'accord, qui a entraîné de nouvelles sanctions contre Téhéran, l'Iran ne respecte plus ses obligations, dépassant les seuils d'uranium enrichi prévus par le JCPOA. Face à une situation qui s'enlise, l'Union européenne (UE), France en tête, a décidé de mettre en place l'INSTEX [Instrument in Support of Trade Exchanges], un mécanisme censé permettre de contourner les sanctions américaines.
«Il y a des propositions sur la table [...] et nous allons travailler sur ces propositions», a de son côté réagi le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, indiquant ainsi que son gouvernement était disposé à négocier avec Paris. Le diplomate iranien devrait rencontrer Emmanuel Macron et le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, à Paris le 23 août.
Si le chef d'Etat français s'est résolument placé en médiateur de la crise, rien ne dit qu'il dispose des cartes en main, pour, comme il l'a suggéré, parvenir à un allégement des sanctions. Début août, le président américain Donald Trump avait d'ailleurs reproché à son homologue français de parler à l'Iran au nom des Etats-Unis, suscitant des crispations au Quai d'Orsay.