Obama tente de rassurer son allié saoudien sur fond de tensions liées à l'Iran
Barack Obama a reçu le roi Salman d’Arabie saoudite, hier, à la Maison Blanche. Une rencontre placée sous le signe de l'apaisement.
Obama qui accueille personnellement le roi à sa descente de voiture. Un fait assez rare pour être signalé. Pour sa première visite en terre américaine depuis son couronnement, Salman d’Arabie saoudite a tenu à rappeler que sa venue est le symbole «de la relation forte et profonde» unissant les deux nations.
Pourtant, depuis le 14 juillet dernier et la signature de l’accord sur le nucléaire iranien, les relations américano-saoudiennes ont pris du plomb dans l’aile. Riyad voyant d’un mauvais oeil que son allié soutienne un projet favorable à son pire ennemi.
Le roi d'Arabie Saoudite est fâché de l'accord sur l'Iran.
Alors @BarackObama vient exceptionnellement l'accueillir https://t.co/6U3YgJd0jc
— Philippe Corbé (@PhilippeCorbe) 4 Septembre 2015
Rappelant la nécessité de mettre en place l’accord avec l’Iran afin que ce dernier «n’obtienne pas l’arme nucléaire», le locataire de la Maison Blanche a assuré à son interlocuteur «sa détermination à lutter contre les activités déstabilisatrices» de Téhéran dans la région. Des propos qui, en façade, semblent avoir convaincu le roi. Adel al-Jubeir, chef de la diplomatie saoudienne, a déclaré que Salman avait été rassuré par cette entrevue et pensait désormais que l’accord sera bénéfique à la stabilité de la région et à sa sécurité.
Saudi King Tells Obama He Supports Iranian Nuclear Pact: Saudi Arabian King Salman told U.S… http://t.co/3o2UWMcMeChttp://t.co/o1P2fylico
— LatAm Herald Tribune (@LAHT) 5 Septembre 2015
La Syrie encore et toujours
Si l’Iran a occupé une bonne partie de la rencontre, «les inquiétudes partagées» concernant la Syrie ont fait l’objet de discussions. Barack Obama a une nouvelle fois rappelé la nécessité d’aboutir à une transition politique dans le pays. De son côté, Riyad, par l’intermédiaire d’Adel al-Jubeir, a insisté sur les consultations «intenses» de ces dernières semaines entre les Etats-Unis, l’Arabie saoudite et l’opposition syrienne «modérée» afin de trouver une solution politique «qui comprenne le départ de Bachar el-Assad».
#Iran#News Saudi FM Adel al-Jubeir: Assad has no place in #Syria’s future http://t.co/V9wZbPvHVfpic.twitter.com/D1hhxduWMJ
— P.M.O.I (@Mojahedineng) 28 Août 2015
Pour rappel, Moscou est opposée à toute destitution du président syrien. Vladimir Poutine, lors d’une récente visite à Vladivostok, a ouvert la porte à un partage du pouvoir. Le président russe a déclaré que Bachar el-Assad était prêt à organiser des élections anticipées et à dialoguer avec l’opposition dite «modérée».
@mkj1951@PattyDs50@Malinka1102@petejohn10@sasha031@aweiser278@PattyDs50
Putin: Assad agrees to snap elections http://t.co/SmM67M4inw
— Diddley Squat (@DiddleySquatt) 4 Septembre 2015
Le Yémen sur la table
Riyad est à la tête d’une coalition de pays arabes luttant contre les rebelles chiites houthistes au Yémen depuis le mois de mars. Si Washington soutient l’initiative, la Maison Blanche met en garde les belligérants face à la situation humanitaire. «Nous partageons des inquiétudes (...) et la nécessité de mettre en place un gouvernement qui fonctionne, qui accorde une place à tous et qui puisse répondre à la situation humanitaire», a souligné Barack Obama.
Ce conflit, qui s’enlise, est responsable de la mort de centaines de civils et de militaires. Vendredi, les Emirats arabes unis et Bahreïn, membres de la coallition emmenée par l’Arabie saoudite, ont perdu respectivement 45 et cinq soldats.
Sanaa Now, after more than 50 UAE, Bahraini & Saudi solders killed ,while the king meeting Obama pic.twitter.com/ptTFIfjnu2@Josephjo1221#yemen
— Nasser Atta (@nasseratta5) 4 Septembre 2015
Quelques dizaines de manifestants étaient par ailleurs réunis devant la Maison Blanche pour dénoncer l’intervention militaire saoudienne au Yémen. «L'Arabie saoudite tue des femmes et des enfants», «Halte à la guerre de l'Arabie saoudite contre le Yémen», pouvait-on lire sur des pancartes.
Happening now in #Georgetown: activists protest #Saudi air strikes in #Yemen ahead of King Salman's visit w/Obama pic.twitter.com/bxtAtZQ8IG
— Kristina Bogos (@krisbogos) 3 Septembre 2015
Daesh et livraison d’armes
Alors que beaucoup d’observateurs accusent l’Arabie saoudite de soutenir le terrorisme, le président Obama a tenu à rappeler la collaboration «extrêmement étroite» entre les deux nations dans la lutte contre le terrorisme et en particulier contre l’Etat islamique.
La responsabilité de l'Arabie Saoudite et des autres pays du Golfe dans la situation en Syrie,Iraq et Yemen est manifeste!
— Laurent Mosar (@LaurentMosar) 3 Septembre 2015
Comme annoncé lors d'un sommet avec les monarchies du Golfe à Camp David en mai, Washington et Riyad ont discuté d’une «accélération» de la livraison d’équipements militaires au royaume saoudien sans préciser lesquels.
VIDEO: Foreign Minister @AdelAlJubeir press conference opening statement after bilateral meeting http://t.co/LHcsj3rdfc
— Saudi Embassy (@SaudiEmbassyUSA) 4 Septembre 2015