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«Pire tragédie en Méditerranée cette année» : plus de cent migrants disparus au large de la Libye

Le naufrage d'une embarcation en Méditerrané a causé la disparition d'une centaine de migrants. «La pire tragédie en Méditerranée cette année», selon l'ONU, qui porte à 426 les décès survenus cette année entre l'Afrique et l'Europe.

Plus d’une centaine de migrants ont été portés disparus après que leur embarcation a coulé le 25 juillet au large des côtes libyennes. Dans le même temps, d’après l’organisation internationale pour les migrations (OIM), environ une centaine d’autres avaient été secourus après la perte de leur embarcation, à proximité de la ville de Homs, dans l’ouest du pays.

L’OIM, par la voix de Safa Msehli, chargée de la communication au bureau de l’organisation en Libye, a indiqué à l’AFP que 145 migrants avaient été secourus et ramenés vers Khoms. Le porte-parole de la marine libyenne, le général Ayoub Kacem, a lui fait état, dans un communiqué officiel, de «134 migrants secourus» ainsi que d’un «corps repêché» et de «115 migrants portés disparus».

«Une embarcation en bois transportant environ 250 migrants clandestins, dont des femmes et des enfants, [...] a fait naufrage à moins de cinq milles marins de la côte selon les témoignages de rescapés», a-t-il ajouté. Toujours d’après lui, les migrants secourus, originaires d’Erythrée pour la plupart, mais aussi de Palestine et du Soudan, seront placés dans des «centres d’hébergement».

«La pire tragédie en Méditerranée cette année»

Médecins sans Frontière (MSF) en Libye a prodigué des soins à 135 rescapés, selon le chef de la mission dans le pays, Julien Raickman. D’après lui, les récits des survivants font état de 400 personnes présentes à bord de l’embarcation lors du naufrage. Contacté au téléphone par l’APF, il a confirmé que les migrants avaient quitté les côtes libyennes «possiblement à bord de trois bateaux arrimés les uns aux autres, ce qui expliquerait leur désintégration» précisant que «les gens étaient extrêmement choqués».

Sur Twitter, le Haut-Commissaire de l'ONU pour les réfugiés (HCR), Filippo Grandi a évoqué «la pire tragédie en Méditerranée cette année», rappelant que «la reprise des opérations de sauvetage en mer, la fin de la détention des réfugiés et des migrants en Libye, la multiplication des voies de sortie sûres hors de la Libye [étaient] désormais nécessaires».

Soutien européen

Au cours de l’année 2017, l’Union européenne (UE) a apporté son concours à l’accord conclu entre Tripoli et l’Italie pour la formation des garde-côtes libyens, les deux côtes n’étant séparées que par 300 kilomètres. Depuis, le nombre d’arrivées en Europe par la Méditerranée a fortement diminué.

«Les réfugiés et les migrants en Libye sont extrêmement vulnérables et ont droit à une protection au titre du droit international humanitaire», a de son côté affirmé Thomas Garofalo, directeur du bureau libyen de l'International Rescue Committee, rappelant qu’il était «urgent» que les missions de sauvetage des ONG soient «dépénalisées».

En effet, plusieurs pays comme l’Italie ou la Hongrie ont récemment mis en place des législations visant à réduire l’afflux de migrants. Des mesures jugées inhumaines pour les ONG. Avant ce naufrage, l’OIM et le HCR avaient dénombré au moins 426 morts, depuis le début de l’année, dans des tentatives de traversée de la Méditerranée.

La Libye est en proie à des violences récurrentes depuis la chute, en 2011, de Mouammar Kadhafi, et est devenue au fil du temps la porte d’entrée principale en Europe pour les migrants d’Afrique ou du Moyen-Orient cherchant à fuir l’instabilité de leur pays. Le 21 juillet, SOS Méditerranée avait annoncé le lancement d'une nouvelle campagne de sauvetage au large des côtes libyennes, sept mois après l'immobilisation de son navire, l'Aquarius, privé de pavillon.

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