Sanctions contre la Russie : la «situation ne profite ni à l’UE ni à l’Italie» pour Giuseppe Conte
A l'occasion de leur rencontre, Vladimir Poutine et le président du Conseil Giuseppe Conte se sont mis d'accord concernant leur volonté de mettre un terme aux sanctions de l'UE contre la Russie. Car selon eux, les deux pays y ont beaucoup perdu.
Les questions économiques ont tenu une place de premier plan lors de la visite de Vladimir Poutine à Rome le 4 juillet. Avec, en arrière-plan, l'objectif commun de favoriser le commerce entre les deux pays, malgré les sanctions de l'Union européenne (UE) contre la Russie, et qui par conséquent engagent Rome.
«Mon gouvernement a toujours eu une position constante [...] Nous sommes persuadés que les sanctions ont un caractère transitoire», a plaidé le président du Conseil des ministres italien Giuseppe Conte, lors d'une conférence de presse commune avec le chef d'Etat russe au palais Chigi. «Cette situation ne profite pas à l’Union européenne et à l’Italie», a-t-il regretté, ajoutant : «Il faut créer les conditions d'une sortie de crise.»
Des sanctions préjudiciables «pour tout le monde», selon Poutine
De son côté, le président russe Vladimir Poutine, se félicitant par ailleurs d'«excellentes relations» avec l'Italie, a rappelé que la Russie était prête à faire «un bout du chemin» pour améliorer les relations avec Bruxelles. «Pour beaucoup, cela dépendra de nos partenaires européens», a-t-il toutefois modéré.
Les sanctions conjointe de l'UE et des Etats-Unis contre la Russie eu égard à son rôle supposé dans la crise ukrainienne en 2014 avait mis un terme brutal au boom des échanges commerciaux entre l'Italie et la Russie, à l'instar de l'industrie allemande et de l'agro-alimentaire français.
Ce sont des postes et des emplois perdus. Un préjudice pour tout le monde
En 2015, le commerce bilatéral des deux pays avait bondi de 327% entre 2000 et 2013, avant de se rétracter brutalement. «C’est un manque à gagner, y compris pour les pays européens», a fait valoir Vladimir Poutine, évoquant des sanctions qu'il a qualifiées d'«unilatérales». «Ce sont des postes et des emplois perdus. Un préjudice pour tout le monde», a-t-il encore déploré.
En dépit des nombreuses déclarations du vice-président du Conseil Matteo Salvini à lever les sanctions antirusses, le président italien Sergio Mattarella, plus europhile que le gouvernement, s'était joint à une énième reconduction des sanctions antirusses, décidée collectivement et à l'unanimité par les Vingt-huit en juin dernier.