«Colons israéliens» : l’OLP fustige deux responsables américains après leur visite à Jérusalem-Est
La participation de deux responsables américains à la cérémonie d'ouverture d'un site archéologique à Jérusalem-Est, organisée par une association nationaliste israélienne, a été dénoncée comme un encouragement de la colonisation.
Jason Greenblatt, conseiller du président américain Donald Trump, et David Friedman, ambassadeur américain en Israël, ont provoqué la colère de représentants palestiniens en participant le 29 juin à l'inauguration d'un site archéologique à Silwan, quartier palestinien de Jérusalem-Est.
Organisés par l'association nationaliste israélienne Elad, dont le but avoué est de renforcer la présence juive à Jérusalem-Est, les travaux archéologiques en question portent sur la «Voie des pèlerins», une route souterraine utilisée il y a environ 2 000 ans pour le pèlerinage vers le Second Temple juif de Jérusalem.
Les images des officiels américains, en compagnie notamment de Sara Netanyahou, l'épouse du Premier ministre israélien, en train d'abattre un mur à coups de masse dans le souterrain, ont provoqué une vague d'indignation. Cette zone de la ville est en effet le théâtre de tensions entre résidents palestiniens et colons juifs de plus en plus nombreux.
Saeb Erekat, le secrétaire général de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) a évoqué une «honte» pour l'histoire de la diplomatie américaine.
This is not making history .It is a day of infamy and disgrace in the history of American diplomacy . One day the US will say that Friedman and Greenblatt were not American diplomates, they were extremist fanatic Israeli settlers.Who did a lot of damage to US interests and image
— Dr. Saeb Erakat الدكتور صائب عريقات (@ErakatSaeb) 30 juin 2019
«Un jour, les Etats-Unis diront que Friedman et Greenblatt n'étaient pas des diplomates américains, mais des colons israéliens fanatiques et extrémistes. Qui ont fait beaucoup de tort aux intérêts et à l'image des Etats-Unis», a-t-il notamment tweeté.
Condamnation de la Jordanie et de la Ligue arabe
Le royaume de Jordanie, gardien des lieux saints musulmans de Jérusalem et signataire d'un traité de paix avec Israël, a qualifié ces actes d'«irresponsables» dans un communiqué de son ministère des Affaires étrangères et a estimé que «les tentatives israéliennes de judaïser la ville sainte et d'apporter des modifications à la réalité sur le terrain dans la Vieille ville occupée sont une violation de la loi internationale et risquent d'alimenter davantage la tension».
La Ligue arabe a également «condamné» cette inauguration, qui confirme selon elle «le parti pris absolu et l'adoption complète par les représentants de l'administration américaine des projets de colonisation et de judaïsation à Jérusalem, contraires au consensus et à la légalité internationaux».
L'ONG israélienne Emek Shaveh, qui lutte contre l'usage de l'archéologie au service de la colonisation, a par ailleurs critiqué la présence des dignitaires américains à la cérémonie.
PA claims our attendance at this historic event supports “Judaization” of Jerusalem/is an act of hostility vs. Palestinians. Ludicrous. We can’t “Judaize” what history/archeology show. We can acknowledge it & you can stop pretending it isn’t true! Peace can only be built on truth https://t.co/PmcahhzvIz
— Jason D. Greenblatt (@jdgreenblatt45) 30 juin 2019
«L'[Autorité palestinienne] affirme que notre présence à cet événement historique soutient la "judaïsation" de Jérusalem et est un acte d'hostilité [contre] les Palestiniens. C'est ridicule. Nous ne pouvons pas "judaïser" ce que l'histoire, l'archéologie prouve.[...] La paix ne peut être construite que sur la vérité», s'est défendu de son côté Jason Greenblatt sur Twitter.