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Le G20 se clôt après avoir souligné «l'intensification» des tensions commerciales (EN CONTINU)

Le sommet G20 s'est tenu ces 28 et 29 juin à Osaka, au Japon. Plusieurs dossiers épineux ont être abordés, comme le conflit commercial entre Washington et Pékin et les tensions autour de l’Iran.

Samedi 29 juin

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est dit convaincu, ce 29 juin, qu'il n'y aurait pas de sanctions américaines à l'égard de la Turquie pour l'achat de missiles russes, après avoir discuté avec le président américain Donald Trump en marge du sommet du G20 à Osaka.

«Il nous a dit qu'il n'y aurait rien de tel [des sanctions]», a indiqué le chef d’Etat turc lors d'une conférence de presse à l'issue de leur rencontre.

Le président russe Vladimir Poutine a annoncé s'être entendu avec l'Arabie saoudite pour prolonger leur accord sur une baisse de la production pétrolière afin de soutenir les cours. «Nous nous sommes mis d'accord. Nous allons prolonger cet accord, la Russie comme l'Arabie saoudite. Pendant quelle période? On va y réfléchir. Pour six ou neuf mois. Il est possible que ça soit jusqu'à neuf mois», a-t-il déclaré aux journalistes, en marge du sommet du G20 à Osaka.

L’accord devrait être officialisé en début de semaine prochaine à Vienne, à l'occasion d'une réunion entre les ministres des 14 membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), dont l'Arabie saoudite, et leurs dix partenaires, menés par la Russie.

Les chefs d'Etat et de gouvernement des 20 plus grandes puissances du monde ont souligné «l'intensification des tensions commerciales et géopolitiques» dans la déclaration publiée le 29 juin à l'issue du sommet d'Osaka.

19 des 20 membres du G20, à l'exception des Etats-Unis, ont réaffirmé ce 29 juin à Osaka, au Japon, leur engagement en faveur de «la mise en œuvre complète» de l'accord signé en 2015 à Paris sur la lutte contre le réchauffement climatique. Les signataires s'accordent sur «l'irréversibilité» de cette entente, dans une déclaration finale rédigée en des termes similaires à ceux publiés à l'issue du G20 de l'an dernier, mais obtenue avec difficulté en raison de l'opposition de Washington.

Le président américain Donald Trump a qualifié d'«excellente» sa rencontre avec son homologue chinois Xi Jinping, sans cependant donner de précisions sur d'éventuelles avancées pour mettre fin à la guerre commerciale entre Washington et Pékin.

«Nous avons eu une très bonne rencontre avec le président Xi, je dirais même excellente», a déclaré M. Trump en marge du sommet du G20 à Osaka, évoquant un communiqué à venir de la part des Etats-Unis comme de la Chine.

Le président russe Vladimir Poutine s’exprime lors d’une conférence de presse à l’issue du G20 pour dresser le bilan de sa participation au sommet.

Le chef d'Etat a notamment rappelé que la Russie respecterait ses engagements concernant l'accord de Paris sur le climat.

Vladimir Poutine a également fait savoir que les Etats-Unis et la Russie entamaient des «consultations» sur une prolongation du traité nucléaire START.

Le président russe a également rappelé, lors de cette conférence de presse, que Moscou n'avait aucune velléité offensive à l'égard de quelque pays que ce soit. 

Lors de sa conférence de presse à l'issue du G20, le président français Emmanuel Macron a notamment fait savoir que son homologue brésilien, Jair Bolsonaro, avait confirmé son engagement dans l'accord de Paris sur le climat.

«On a évité de reculer [...] mais nous devons aller beaucoup plus loin [...] et nous mettrons toute notre énergie pour aller plus loin», a déclaré Emmanuel Macron à l'issue du sommet du G20, dont 19 des 20 pays, sans les Etats-Unis, ont réaffirmé leur engagement en faveur de «la mise en oeuvre complète» de l'accord signé en 2015 à Paris sur le climat.

Donald Trump a estimé, en présence de son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, que l'achat par Ankara de missiles russes S-400 était «un problème». «C'est un problème, c'est indéniable», a-t-il déclaré au début de sa rencontre avec le dirigeant turc en marge du sommet du G20 à Osaka. «La Turquie est un pays ami», a-t-il martelé. «Nous avons fait de grandes choses ensemble, nous sommes un partenaire commercial très important», a-t-il ajouté.

Washington a adressé un ultimatum à la Turquie, membre de l'OTAN, lui donnant jusqu'à fin juillet pour renoncer à l'achat du système russe de défense antiaérienne S-400, faute de quoi des sanctions pourraient être imposées.

Lire aussi : Malgré les menaces de Washington, Moscou se dit prêt à livrer ses missiles S-400 à Ankara en juillet

Le président américain Donald Trump a qualifié d'«excellente» sa rencontre avec son homologue chinois Xi Jinping. «Nous avons eu une très bonne rencontre avec le président Xi, je dirais même excellente», a déclaré le chef d'Etat en marge du sommet du G20 à Osaka.

Le président américain Donald Trump a par ailleurs confirmé qu'il n'alourdirait pas les taxes douanières sur les importations chinoises pour le moment, et que les négociations avec Pékin pour un grand accord commercial allaient reprendre. «Nous n'allons pas ajouter» de tarifs douaniers, ni en supprimer, «au moins pour le moment», a indiqué Donald Trump cité par l'AFP, confirmant des informations déjà données par l'agence officielle chinoise après une réunion du président américain et de son homologue chinois en marge du G20 d'Osaka. «Nous allons continuer à négocier», a-t-il précisé.

Vendredi 28 juin

Le président américain Donald Trump s'est montré prêt à entamer un dialogue avec Moscou sur la stabilité stratégique et le désarmement, mais aussi dans l'optique d'améliorer les échanges commerciaux entre les deux pays, selon le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, cité par les agences de presse russes.

Vladimir Poutine et Donald Trump ont également évoqué le cas des marins détenus depuis à la suite d'un incident naval entre l'Ukraine et la Russie survenu le 25 novembre 2018.

Lors d'une réunion des BRICS en marge du sommet du G20, le président russe a appelé à défendre l'OMC. Il s'est aussi félicité du travail de la Nouvelle banque de développement des BRICS et a appelé à utiliser davantage les devises nationales.

En savoir plus : Poutine appelle les BRICS à défendre les règles du commerce mondial et se passer du dollar

Vladimir Poutine et Emmanuel Macron se sont rencontrés en marge du G20. Le président français s'est félicité de la «nouvelle dynamique» entre les deux pays depuis leurs visites réciproques à Versailles puis à Saint-Petersbourg.

Les deux chefs d'Etat ont fait part de leur volonté d'aborder plusieurs dossiers régionaux majeurs, à savoir l'Ukraine, l'Iran et la Syrie. «La coopération entre nous est essentielle», a souligné Emmanuel Macron.

Donald Trump a jugé en marge du G20 à Osaka que «rien ne [pressait]» pour résoudre les tensions entre Washington et Téhéran, alors que se tient à Vienne une réunion diplomatique de crise pour examiner les marges de manœuvre pour enrayer le délitement de l'accord sur le nucléaire iranien.

«Nous avons le temps. Rien ne presse, ils peuvent prendre leur temps», a dit le président américain à son arrivée au sommet du G20, lui qui parlait encore le 26 juin de «guerre» contre les Iraniens, sur fond d'incidents militaires dans la région du Golfe.

Ces propos apaisants tranchent avec le ping-pong de déclarations choc qui s'était poursuivi entre l'Iran et les Etats-Unis le 27 juin. Téhéran avait mis en garde contre l'«illusion» d'une «guerre courte» entre les deux pays ennemis. La crise entre les Etats-Unis et l'Iran doit être au menu des discussions du sommet du G20 qui s'est ouvert au Japon.

«Je suis l'un de vos grands admirateurs depuis longtemps, même avant votre élection», a déclaré le président brésilien Jair Bolsonaro à Donald Trump, lors d'un entretien bilatéral paticulièrement chaleureux. «Je soutiens Trump, je soutiens les Etats-Unis, je soutiens votre réélection», a-t-il ajouté.

«C'est quelqu'un de spécial», a pour sa part lancé le milliardaire américain, félicitant une nouvelle fois l'ex-parachutiste brésilien pour «l'une des plus grandes victoires électorales où que ce soit dans le monde».

Mais c'est avec un tweet, outil de prédilection des deux hommes, que le président brésilien a le mieux résumé leur proximité : une simple photo, pouces levés et larges sourires affichés.

Le Premier ministre britannique Theresa May a exhorté, en marge du G20 au Japon, le président russe Vladimir Poutine à stopper «ses actes de déstabilisation qui menacent le Royaume-Uni et ses alliés».

Sans quoi «il ne pourra pas y avoir de normalisation des relations bilatérales», a-t-elle dit, selon un porte-parole de Downing Street. Il s'agissait de la première rencontre des deux dirigeants depuis l'empoisonnement de l'ex-espion Sergueï Skripal en 2018 sur le sol britannique, que Londres attribuait à Moscou, ce que la Russie a toujours nié.

Vladimir Poutine a invité le président américain Donald Trump, lors d'une rencontre à Osaka, à se rendre en Russie en mai 2020 pour les célébrations du 75e anniversaire de la victoire sur Hitler, a déclaré le conseiller du Kremlin Iouri Ouchakov. 

«Nous avons invité le président américain à venir chez nous pour le 75e anniversaire de la Victoire» dans la Seconde guerre mondiale «le 9 mai de l'année prochaine».

Emmanuel Macron a rencontré pour la première fois le président brésilien Jair Bolsonaro qu'il a appelé à ne pas sortir de l'accord de Paris sur le climat. Les deux chefs de l'Etat, qui ne se connaissaient pas, ont «eu une discussion très directe» en marge du sommet du G20, selon l'Elysée.

Emmanuel Macron a «insisté sur la nécessité que le Brésil reste dans l'accord de Paris» alors que Jair Bolsonaro avait évoqué un possible retrait au cours de la campagne présidentielle. Mais «il a confirmé sa volonté de demeurer dans l'accord», selon l'Elysée. 

«Cela fait longtemps qu'on ne s'est pas vu», a rappelé Vladimir Poutine, expliquant néanmoins que les administrations des deux pays avaient «beaucoup travaillé» dans ce laps de temps. Interpellé par un journaliste sur une possible influence russe sur l'élection de 2020, le président américain a répondu par le sarcasme. «Pas d'ingérence dans les élections, s'il vous plaît», a-t-il lancé, ironique, en se tournant vers Vladimir Poutine. Le président russe a arboré un large sourire après avoir entendu la traduction des propos de Donald Trump.

Le président russe, Vladimir Poutine, et son homologue américain Donald Trump se sont entretenus en tête-à-tête pour la première fois depuis le sommet d'Helsinki en 2018. Le 45e président des Etats-Unis a loué ses «très bonnes relations» avec Vladimir Poutine lors de l'ouverture de discussions bilatérales en marge du sommet du G20 à Osaka au Japon.

Le sommet du G20 qui s'est tenu les 28 et 29 juin à Osaka, au Japon, s'est inscrit dans un contexte pour le moins tendu. Conflit commercial entre Washington et Pékin, tensions géopolitiques autour de l’Iran ou encore du Venezuela : les sujets brûlants n'ont guère manqué.

Dans une interview au Financial Times, le chef d'Etat russe Vladimir Poutine avait dévoilé ses attentes quant au sommet d'Osaka : «Je voudrais vraiment que tous les participants à cet événement – et il faut noter que le G20 est, selon moi, le Forum international clé concernant les problèmes du développement de l’économie mondiale – que tous les participants du G20 confirment leur intention d’élaborer des règles communes que tout le monde suivra, et qu’ils montrent leur volonté de renforcer les institutions internationales financières et commerciales.»

La première journée de cet événement a été notamment marquée par la rencontre entre le président russe Vladimir Poutine et son homologue américain, Donald Trump. Le chef de l’Etat russe a également rencontré Emmanuel Macron. 

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