Le gouvernement vénézuélien a accusé le 26 juin la Colombie, le Chili et les Etats-Unis, trois pays qui ne reconnaissent plus la légitimité du président Nicolas Maduro, d'avoir participé à la préparation d'un coup d'Etat militaire. «Jusqu'à quand ? Ivan Duque ! [...] Cela suffit de planifier des coups d'Etat militaires, des assassinats du président», a lancé le ministre de la Communication, Jorge Rodriguez, à l'adresse du président colombien. Le ministre a également pointé du doigt l'implication du président chilien, Sebastian Pinera, et John Bolton, conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump.
Le ministre a par ailleurs affirmé que le coup d'Etat, impliquant des militaires actifs et à la retraite ainsi qu'un ancien chef du renseignement, devait avoir lieu entre le 23 et le 24 juin. L'opération devait, selon lui, permettre à un général de prendre rapidement la tête du pays.
Quelques heures plus tôt, Jorge Rodriguez avait annoncé sur Twitter qu'il révélerait «de graves attaques contre la démocratie» et le peuple vénézuélien : «[Juan] Guaido, [Ivan] Duque, [John] Bolton persistent dans leur désir criminel d’attaquer notre droit à la tranquillité», avait-il dénoncé.
Le 30 avril, dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, Juan Guaido, président autoproclamé, et opposant au président élu vénézuélien Nicolas Maduro, avait appelé les Vénézuéliens et l’armée à le soutenir pour mettre fin «définitivement à l’usurpation» de l'actuel président du pays, dont la réélection en 2018 est contestée par ses opposants mais aussi de nombreux pays parmi lesquels les Etats-Unis.
Mais, en dépit des initiatives de Juan Guaido et de l'appui de taille qu'il reçoit de Washington pour renverser Nicolas Maduro, le gouvernement chaviste préserve un ancrage populaire fort dans un pays qui, par le passé, s'est déjà soulevé face à de multiples tentatives d'ingérence.
Parmi les opérations les plus connues, le coup d'Etat du 11 avril 2002, mené par les propriétaires de chaînes privées, les cadres de la compagnie pétrolière du Venezuela, ainsi qu’une poignée de dirigeants militaires, avait reçu le soutien, entre autres, des Etats-Unis. Le putsch engendra une réaction massive et immédiate du peuple vénézuélien, poussant des millions de personnes à descendre dans la rue pour réclamer le retour au pouvoir d’Hugo Chavez.