Kazakhstan : Tokaïev élu président avec 70% des voix, au lendemain d'importantes manifestations
- Avec AFP
Successeur désigné de Noursoultan Nazarbaïev, qui était au pouvoir depuis 1991, Kassym-Jomart Tokaïev a été élu président du Kazakhstan. A la veille du scrutin, plusieurs centaines de personnes ont été arrêtées lors de manifestations.
Pour prendre la suite de Noursoultan Nazarbaïev, l'homme fort du Kazakhstan depuis la chute de l'URSS, Kassym-Jomart Tokaïev a été élu président avec 70,8% des voix, selon les résultats annoncés le 10 juin.
Cette élection présidentielle est la conséquence de la démission surprise en mars de Noursoultan Nazarbaïev, qui a dirigé le pays d'Asie centrale depuis son indépendance en 1991. Kassym-Jomart Tokaïev devrait se placer dans la continuité de son mentor, comme il l'a annoncé lors de sa campagne.
Le taux de participation s'est établi à 77,4%, selon la Commission électorale centrale. Avec 16,2% des voix, Amirjan Kossanov obtient le meilleur score jamais réalisé par un opposant dans une élection présidentielle kazakhe.
Au moins 500 arrestations lors de manifestations
La veille du scrutin, d'importantes manifestations avaient été organisées, les protestataires appelant au boycott de cette élection qu'ils estimaient jouée d'avance.
Dans les deux principales villes kazakhes, la capitale Noursoultan (anciennement Astana, récemment rebaptisée en l'honneur de Nazarbaïev) et Almaty, des journalistes de l'AFP ont été témoins de plusieurs centaines d'arrestations.
Selon les chiffres du vice-ministre de l'Intérieur Marat Kojaïev, environ 500 personnes ont été conduites dans les commissariats des deux villes. Celui-ci a justifié les arrestations en évoquant des «éléments radicaux» derrière des «manifestations non autorisées».
«Honte ! Honte ! Honte !» ou encore «La police de notre côté !», criaient certains manifestants à Almaty avant que les forces de l'ordre ne dispersent le rassemblement.
Kassym-Jomart Tokaïev a occupé de nombreux postes au sommet de l'Etat kazakh, de Premier ministre à ministre des Affaires étrangères et président du Sénat, poste qu'il occupait quand Noursoultan Nazarbaïev a annoncé son départ.
Le nouveau président kazakh ne réitère pas les scores stratosphériques de son prédécesseur. En 2015, pour son cinquième et dernier mandat, Noursoultan Nazarbaïev avait en effet obtenu presque 98% des voix, avec un taux de participation de 95%.