En hommage à son ancien président, le Kazakhstan renomme officiellement sa capitale «Noursoultan»
Alors que la capitale du Kazakhstan portait le nom d'Astana depuis 20 ans, le Parlement a décidé le 20 mars de la renommer «Noursoultan», en hommage à son président démissionnaire.
C'est officiel : le Kazakhstan a rebaptisé le 20 mars sa capitale du prénom de l'ex-président Noursoultan Nazarbaïev, qui a démissionné la veille après trois décennies au pouvoir. Le natif de Chemolgan est le seul dirigeant que le Kazakhstan indépendant ait jamais connu.
Il a créé la surprise en abandonnant son poste de chef de l'Etat, bien qu'il devrait conserver une forte emprise sur les décisions gouvernementales en conservant des fonctions clé dans la politique de ce pays d'Asie centrale. Il doit par exemple rester président du parti au pouvoir et du Conseil de sécurité, instance dotée d'un statut constitutionnel par une loi votée en 2018, en plus de son titre de «Père de la Nation» qui lui garantit l'immunité judiciaire.
Signe de cette influence préservée, le Parlement a ainsi officiellement décidé par un vote de renommer la capitale futuriste de moins d'un million d'habitants de ce prénom signifiant «Sultan de lumière». C'est la première mesure prise qu'a proposée le président par intérim, Kassym-Jomart Tokaïev, investi en grande pompe le même jour. Il occupera cette fonction jusqu'à la prochaine élection présidentielle en avril 2020.
Nommée successivement Akmolinsk, Tselinograd, Akmola puis Astana, la ville s'est modernisée depuis l'arrivée au pouvoir de l'ex-chef de l'Etat kazakh en 1990. Elle est devenue la capitale du pays en 1997, en remplacement d'Almaty, située 1 000 kilomètres plus au sud. Noursoultan – anciennement Astana donc – compte d'imposants gratte-ciels ultramodernes et a accueilli ces dernières années de nombreuses rencontres diplomatiques, notamment sur la Syrie.
Noursoultan Nazarbaïev a pris la tête du Kazakhstan, alors république soviétique, en 1989 comme premier secrétaire du Parti communiste. Après la proclamation de l'indépendance de son pays en 1991, il a été réélu à quatre reprises avec une très forte majorité lors d'élections dont nombre d'observateurs internationaux ont contesté qu'elles étaient libres et régulières. Une fête et plusieurs musées lui sont déjà consacrés au Kazakhstan, ainsi qu'une trilogie de films narrant sa jeunesse et son ascension au pouvoir. En 2016, il avait opposé une fin de non-recevoir au Parlement qui proposait de renommer la capitale en son honneur, estimant qu'il n'y avait pas d'urgence à prendre une telle décision.