A Alger, premier vendredi de manifestation depuis le début du ramadan (IMAGES)
Comme chaque vendredi depuis douze semaines, les Algériens ont battu le pavé pour réclamer un changement radical du système politique. RT France a passé la journée en compagnie d'Algérois qui continuent de se mobiliser massivement contre le pouvoir.
Les Algériens ont manifesté le 10 mai pour un douzième vendredi consécutif, le premier depuis le début du ramadan, mois de jeûne durant lequel la fatigue accumulée aurait pu être susceptible d'amenuiser la mobilisation contre le «système Bouteflika», et contre l'élection présidentielle prévue début juillet.
Pour aider les manifestants à supporter la chaleur en plein ramadan, les habitants leur lancent des seaux d'eau. #Alger#Algériepic.twitter.com/IICvtjm4v4
— Meriem Laribi (@Meriem_Laribi) 10 mai 2019
Les manifestants rejettent les élections prévues le 4 juillet à l'issue de la période de transition qui a fait suite à la démission de #Bouteflika. #Algérie#Alger. Ils demandent une période de transition gérée sans les proches de l'ancien président. pic.twitter.com/HSPHrC3Rlt
— Meriem Laribi (@Meriem_Laribi) 10 mai 2019
A Alger, la mobilisation est ainsi restée importante. Le cortège s'est dispersé après la fin de la grande prière hebdomadaire, sous un ciel bleu ensoleillé et une température avoisinant les 30 degrés. Meriem Laribi, notre reporter présente sur place, a pu constater la ferveur des manifestants.
Plusieurs dizaines de milliers de personnes défilent dans le centre d'Alger malgré le jeûne du #ramadanpic.twitter.com/CsFMbEXcv0
— Meriem Laribi (@Meriem_Laribi) 10 mai 2019
"Y en a marre de ce pouvoir, y en a marre des généraux", scandent les manifestants. Entre 200 et 300 personnes déjà rassemblées devant la Grande poste d'#Alger depuis 8h ce matin. pic.twitter.com/7DCXszd5MD
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Le cortège a grossi au fur et à mesure que les manifestants convergeaient vers la Grande Poste – bâtiment de style néo-mauresque édifié par la France en 1910 – devenue le point de ralliement des manifestations dans la capitale depuis plus de deux mois. Notre reporter a noté de nombreux rassemblements avec des prises de parole publique d'Algériens, symptôme d'«une soif de libérer la parole politique en se réappropriant la rue».
Partout, des gens prennent la parole et argumentent autour des slogans. Sur les escabeaux des #SpeakersCorner ou en petits groupes. "On ressent une soif de libérer la parole politique en se réappropriant la rue", nous dit Fatiha. pic.twitter.com/htWWgPDaxc
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Plusieurs tribunes de libre expression jalonnent la manifestation. #speakerscorner#Alger#Algériepic.twitter.com/cQEBAEP7wB
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L'une des principales revendications est la mise en place d'une assemblée constituante afin de redéfinir le fonctionnement institutionnel du pays.
Une assemblée constituante est réclamée sur de nombreuses affiches. #Alger#Algérie#12eVendredi#manifestationpic.twitter.com/qwhDZT0Gyb
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«Dégage Gaïd ! Dégage Bédoui ! Dégage Bensalah !», ont par ailleurs scandé des manifestants à l'adresse du général Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major de l'armée et de facto, homme fort du pays depuis la démission, le 2 avril, du président Abdelaziz Bouteflika. Ces injonctions s'adressaient également au Premier ministre, Noureddine Bedoui, et au chef de l'Etat par intérim Abdelkader Bensalah.
"Pas de dialogue ni d'élections avec le gang au pouvoir", peut-on lire sur les affiches et entendre parmi les slogans. #Alger#Algériepic.twitter.com/PxB99lfBVz
— Meriem Laribi (@Meriem_Laribi) 10 mai 2019
Devant ce déploiement d'énergie, les habitants d'Alger ne sont pas restés insensibles : chose insolite, des seaux d'eau ont été lancés depuis les balcons alors qu'une forte chaleur se faisait ressentir.
Pour aider les manifestants à supporter la chaleur en plein ramadan, les habitants leur lancent des seaux d'eau. #Alger#Algériepic.twitter.com/IICvtjm4v4
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