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Syrie : le cas d'un journaliste kidnappé, prétexte à un réchauffement entre Damas et Washington ?

Austin Tice, enlevé en 2012 en Syrie serait toujours vivant. Fait remarquable : l'envoyé spécial des Etats-Unis chargé des Affaires liées aux otages a sollicité le concours de Damas pour le retrouver. Une demande notable après huit ans de guerre.

Serait-ce le signal – même faible – d'une volonté, de la part de Washington, de se ménager une sortie de crise avec Damas ? Repéré par Georges Malbrunot, reporter du Figaro et grand connaisseur de la Syrie et du conflit qui y fait rage depuis 2011, le cas du journaliste Austin Tice, kidnappé en Syrie pourrait fournir un prétexte à un rapprochement, ou, du moins à l'ouverture d'un canal de communication entre les deux pays.

Le lieu de détention de ce  journaliste, âgé de 31 ans lors de son rapt en août 2012 près de Damas, reste toujours inconnu, de même que l'identité de ses ravisseurs, dans un pays en guerre où le gouvernement syrien a longtemps peiné à faire valoir sa souveraineté, y compris en proche banlieue de la capitale.

Si vous voulez de meilleures relations avec les Etats-Unis, alors ne retenez pas nos otages

D'après un article du média émirati The National en date du 9 avril, Robert O'Brien, envoyé spécial des Etats-Unis chargé des Affaires liées aux otages, s'est dit confiant dans le fait qu'Austin Tice était toujours vivant. Et de tendre la perche à Damas : «Le président [Donald Trump] a été très clair : si vous voulez de meilleures relations avec les Etats-Unis, alors ne retenez pas nos otages, ou bien aidez-nous à les trouver, s'ils sont portés disparus dans votre pays.»

Derrière le ton quelque peu comminatoire de l'envoyé américain, une telle déclaration est remarquable, alors que l'intervention occidentale visait à renverser Bachar el-Assad. Washington serait-il sur le point de tirer les conclusions de l'échec de l'intervention occidentale en Syrie ?

Alexandre Keller

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