Le retrait de Bouteflika, une ruse ? Les Algériens joyeux... mais prudents (VIDEOS)
Si des scènes de joie ont éclaté après l'annonce d'Abdelaziz Bouteflika, qui renonce à briguer un nouveau mandat, certains observateurs appellent les Algériens à la prudence. Et pour cause, le président a étendu, de fait, son quatrième mandat.
De retour à Alger après deux semaines d'hospitalisation à Genève, en Suisse, Abdelaziz Bouteflika a adressé ce 11 mars une lettre aux Algériens, dans laquelle il a annoncé notamment renoncer à briguer un cinquième mandat. Il a par ailleurs reporté sine die l'élection présidentielle, se maintenant donc pour l'heure au pouvoir.
Si des manifestations de joie ont éclaté dans le pays directement après cette annonce, de nombreux observateurs appellent à la prudence, redoutant une possible ruse du pouvoir pour se maintenir, malgré la contestation. Un sentiment partagé par une partie des citoyens, puisque les appels à manifester se poursuivent.
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«C'est la même équipe qui fait une sorte de recyclage», estime ainsi Gamal Abina, militant associatif et réalisateur interrogé par RT France. Celui-ci se montre sceptique sur la proposition de transition politique pilotée par le camp présidentiel, qui a promis d'établir une nouvelle Constitution soumise à référendum.
Amina Afaf Chaieb, membre du comité stratégique du mouvement citoyen Ibtykar insiste pour sa part sur la faible différence qui existe entre le fait qu'Abdelaziz Bouteflika renonce à briguer un cinquième mandat et l'extension du quatrième.
Pour Adlène Mohammedi, géopolitologue et spécialiste du monde arabe, l'«annonce unilatérale» du chef d'Etat algérien revient à «prolonger son propre mandat».
«Les Algériens ont raison de se méfier», remarque-t-il.
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