Bouteflika promet, s'il est élu, une nouvelle présidentielle à laquelle il ne sera pas candidat
Dans une lettre adressée à la nation, le président sortant Abdelaziz Bouteflika a annoncé son intention d’organiser, s'il était réélu ce 18 avril 2019, une élection présidentielle anticipée à laquelle il ne participerait pas.
Le président algérien Abdelaziz Bouteflika s'est engagé ce 3 mars, s'il était élu le 18 avril, à ne pas aller au bout de son mandat et à se retirer à l'issue d'une présidentielle anticipée, dont la date serait fixée à l'issue d'une «conférence nationale».
J’ai écouté et entendu le cri du cœur des manifestants et en particulier des milliers de jeunes qui m’ont interpellé sur l’avenir de notre patrie
Dans une lettre transmise et lue à la télévision publique algérienne, le chef d'Etat sortant déclare : «J’ai écouté et entendu le cri du cœur des manifestants et en particulier des milliers de jeunes qui m’ont interpellé sur l’avenir de notre patrie. [...] J’ai le devoir et la volonté d’apaiser les cœurs et les esprits de mes compatriotes». Et d'ajouter : «Si le peuple algérien me renouvelle sa confiance [...] je prends solennellement devant Dieu et devant le peuple algérien les engagements suivants : la tenue juste après l'élection présidentielle d'une conférence nationale inclusive et indépendante» ainsi que «l'organisation d'une élection présidentielle anticipée».
Le président ajoute, dans cette lettre, que cette nouvelle élection se tiendra selon le calendrier fixé «par la conférence nationale». Il précise qu'il ne se représentera pas en tant que candidat à sa propre succession lors de ce nouveau scrutin.
Le 3 mars également, selon l'agence Algérie Presse Service, la candidature d'Abdelaziz Bouteflika pour l'élection du 18 avril 2019 a été déposée au Conseil constitutionnel par son directeur de campagne Abdelghani Zaalane.
L'annonce présidentielle est intervenue au terme d'une journée de mobilisations importantes dans toute l'Algérie, ainsi qu'en France, contre un éventuel cinquième mandat de l'actuel chef d'Etat algérien.
Des manifestations avaient déjà eu lieu en Algérie le 1er mars pour protester contre la candidature annoncée du président.