«Défendre la souveraineté»: l'Autriche ne signera pas le pacte des Nations unies sur la migration
Considérant qu'il représentait une menace pour sa souveraineté en terme de politique migratoire, l'Autriche a emboîté le pas des Etats-Unis et de la Hongrie, et a annoncé qu'elle ne signerait pas le pacte de l'ONU sur les migrations.
«Le gouvernement a convenu [...] de ne pas signer le pacte des Nations unies sur la migration et ainsi de ne pas lier l'Autriche», a déclaré le 31 octobre dans un communiqué le gouvernement autrichien, dirigé par le chancelier conservateur Sebastian Kurz.
Vienne se montre très critique de certains points du pacte sur la migration, et notamment «la confusion entre recherche de protection et migration économique». Bien qu'officiellement non-contraignant, le pacte pourrait créer de nouveaux droits et avantages pour les migrants, selon le gouvernement autrichien, qui estime qu'il vise à atténuer «la distinction entre migrants légaux et illégaux». Or la coalition au pouvoir ayant fait de la lutte contre l'immigration illégale une priorité, certains aspects du texte s'inscrivent «en contradiction» avec son programme.
Cité dans le communiqué, le chancelier Kurz a justifié cette décision par «l'importance de défendre la souveraineté nationale de l'Autriche», qui pourrait être mise à mal par un déplacement massif de population sur son territoire, si le pacte venait à être adopté.
De son côté, le vice-chancelier et patron du FPÖ, qui a fait campagne durant des semaines pour que Vienne boycotte ce texte, a expliqué que l'Autriche refusait ainsi que le pacte «n'établisse un nouveau droit international contraignant ou qui puisse être interprété comme tel».
Finalisé après 18 mois de négociations, le pacte des Nations unies sur la migration prévoit notamment de renforcer la coopération internationale pour répondre au phénomène mondial des migrations. Les pays de l'ONU, à l'exception notable des Etats-Unis, ont approuvé le document en juillet. Le président Donald Trump avait jugé le texte «incompatible» avec sa politique migratoire et la souveraineté nationale américaine. Quelques jours plus tard, la Hongrie du Premier ministre Viktor Orban avait également annoncé son retrait de cet accord, soutenant qu'il encourageait des flux de personnes qu'elle juge «dangereux».
L'Autriche a précisé qu'elle n'enverrait aucun représentant au sommet de Marrakech les 10 et 11 décembre, lors duquel le pacte doit être entériné.
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