Italie : la chapelle de l'hôpital de Bergame transformée en mosquée ? La Ligue de Salvini dit non
La chapelle de l'hôpital de Bergame ne sera pas rachetée pour en faire une mosquée, comme le souhaitait une association musulmane. Le président La Ligue du conseil régional de Lombardie a fait savoir qu'il allait exercer son droit de préemption.
C'est non. Attilio Fontana, membre de la Ligue et président de la Lombardie s'est opposé, le 27 octobre, au projet de transformation de la chapelle de l'hôpital de Bergame en mosquée. Une association musulmane était en effet parvenue dans la semaine du 22 octobre à mettre la main sur cet édifice lors d'une vente aux enchères, dépassant l'offre de l'Eglise orthodoxe roumaine qui l'utilisait pour ses offices.
Je n'aurais jamais mis une église en vente et je suis stupéfait que la direction de l'hôpital n'ait pas compris à quel point cette question était sensible
En application d'une loi de 2004 qui permet d'intervenir pour sauvegarder des sites culturels, Attilio Fontana a fait savoir que la région allait «exercer [son] droit de préemption» et qu'il n'y aurait «pas de place pour un appel» de la part de l'association musulmane. Dans une interview relayée sur son compte Twitter, le président de la région a déclaré : «Je n'aurais jamais mis une église en vente et je suis stupéfait que la direction de l'hôpital n'ait pas compris à quel point cette question était sensible.»
Come ho chiarito ieri, la #Chiesa della Casa dei Frati di #Bergamo è #vincolata dal ministero dei Beni culturali. @RegLombardia ha intenzione di far valere il suo diritto di #prelazione, salvaguardando così questo simbolo della cristianità. pic.twitter.com/OgzXdeDMMV
— Attilio Fontana (@FontanaPres) 27 octobre 2018
Matteo Salvini, ministre italien de l'Intérieur, vice-président du Conseil et dirigeant de la Ligue qui gouverne l'Italie depuis juin 2018 en coalition avec le Mouvement 5 Etoiles, a expliqué à plusieurs reprises vouloir lutter contre la disparition de la culture et de la société italiennes, qu'il estime menacées par l'expansion de l'islam. «Des siècles d'histoire risquent de disparaître si l'islamisation, qui a été sous-estimée jusqu'ici, finit par s'imposer», confiait-il par voie de communiqué en janvier dernier. D'après une étude du Centre de recherche Pew, les musulmans représentaient 4,8% de la population italienne en 2016 (soit 2 870 000 individus environ). Par comparaison, ce chiffre serait de 8,8% pour la France (soit environ 5 720 000 individus), selon la même source.